tag:blogger.com,1999:blog-27629447579104508052024-03-12T16:15:54.368-07:00Le Blog d'un populiste impénitent : politique, médias et géopolitique<i>« Si vouloir s’adresser à la majorité du peuple devient gage de populisme et donc marque d’infamie, mieux vaut sans doute revenir au suffrage censitaire. »</i><br>
• Serge Halimi, « Le populisme, voilà l’ennemi ! », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 1996.Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.comBlogger18125tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-69085780227908463992015-03-31T12:48:00.001-07:002015-07-18T01:25:56.202-07:00Blog en pauseCeux qui suivent régulièrement les article de ce blog auront remarqué qu'il n'est plus mis à jour depuis plusieurs mois. Je continue à écrire, mais ailleurs, ce qui me prends plus de temps que je le souhaiterais. Ayant en outre beaucoup de travail dans mes études, j'ai dû faire des choix.<br />
<br />
Ce blog est donc en pause pour l'instant.<br />
<br />
Vous pouvez me suivre sur <a href="http://www.acrimed.org/auteur4693.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Acrimed.org</span></a> et, plus régulièrement, sur <a href="http://www.thinkover.fr/author/jay/"><span style="color: blue;">Thinkover.fr</span></a><br />
<br />
<b>Jérémie Fabre</b>Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-115470790933230362014-12-19T13:31:00.000-08:002015-03-31T12:39:03.255-07:00La leçon de journalisme d'Atlantico.fr et de Benoît Rayski<div style="text-align: justify;">
Le 18 décembre, le site Atlantico.fr publie un article de l'essayiste Benoît Rayski, sobrement intitulé « <a href="http://www.atlantico.fr/decryptage/attaque-voiture-bellier-contre-ecole-corbeille-essonne-apprentis-talibans-sont-parmi-benoit-rayski-1911608.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Attaque à la voiture-bélier contre une école de Corbeil-Essonnes : les apprentis talibans sont parmi nous</span></a> ».<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhffCl2Ae1sTWBRyUI8F_eXdGvdp3HlhuU1iAGQJellUiuCCPzP67uJZL1w9hzLKajZIumCfQsIzQ1NbFsZGJ9rfptEDWTTEOKLAPqa5PoxlO_8UgFEsidm_2xeKEcUC16AGpuiuSE-Gv5Y/s1600/Titre+et+photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhffCl2Ae1sTWBRyUI8F_eXdGvdp3HlhuU1iAGQJellUiuCCPzP67uJZL1w9hzLKajZIumCfQsIzQ1NbFsZGJ9rfptEDWTTEOKLAPqa5PoxlO_8UgFEsidm_2xeKEcUC16AGpuiuSE-Gv5Y/s1600/Titre+et+photo.jpg" height="341" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
Une iconographie tout en nuance</div>
<br />
La thèse de l'article, consiste à lier deux événements à priori totalement différents :<br />
<br />
<ul>
<li>Les nuits des 5 octobre, 20 octobre et 16 décembre dernier, plusieurs écoles de Corbeil-Essonnes (91) subissent une attaque à la voiture-bélier. L'une des écoles, qui venait d'être inaugurée, a été fortement endommagée. Fort heureusement, ni morts, ni blessés ne sont à déplorer.</li>
<li>Le 16 décembre, un groupe de talibans armés attaquent une école de Peshawar dans le nord du Pakistan. Là, selon les estimations actuelles, 141 personnes sont assassinées, dont 132 enfants.</li>
</ul>
<br />
Le lien entre les deux affaires ne vous semble-t-il pas évident ? A moi non plus.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
<b>« Aucun rapport ? Pas sûr »</b></div>
<br />
Pour Benoît Rayski, cependant, le rapport entre la tuerie pakistanaise et les voitures brûlées de Corbeil-Essonnes est évident : c'est l'islam !<br />
<a name='more'></a><br />
On apprend en effet que pour les « petits et médiocres talibans » de Corbeil-Essonnes, « la voiture-bélier peut aussi servir pour des raisons qui ne sont pas crapuleuses et s’inscrire dans un combat d’idées [...]. Les intentions des conducteurs de ces véhicules étaient pures de tout esprit de lucre. [...] Pour certains en effet l’école représente le savoir, l’Etat (hélas laïc) et une autorité détestée et détestable. [...] A des milliers de kilomètres de là, à Peshawar au Pakistan, des talibans, <b>animés par les mêmes pulsions</b>, ont attaqué une école exécutant d’une balle dans la tête 132 enfants qui s’y trouvaient » (c'est moi qui souligne).<br />
<br />
Si l'on suit correctement la logique de l'auteur, l'islam ayant le monopole de la violence (et tout particulièrement de la voiture-bélier), toute violence est due à l'islam. Et ce d'autant plus si ces violences sont commises dans des « "quartiers sensibles" », forcément synonymes... d'islam.<br />
<br />
L'affaire semble entendue. A quelques détails déontologiques près, cependant.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqj6GdHO0zHsTznsbLDJrHins3JCSGGtG4MjH91gfn6_xc6CwfNs2Z-RzeU7c34G1B_8thQyUSG3lsMzOCXT2TJLePQrHhidoYFIWhN5DRFoOrUDjKhJD2b49r0Y7NbmzKq9qEhE3uoORK/s1600/le+journalisme+pour+les+nuls.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqj6GdHO0zHsTznsbLDJrHins3JCSGGtG4MjH91gfn6_xc6CwfNs2Z-RzeU7c34G1B_8thQyUSG3lsMzOCXT2TJLePQrHhidoYFIWhN5DRFoOrUDjKhJD2b49r0Y7NbmzKq9qEhE3uoORK/s1600/le+journalisme+pour+les+nuls.png" height="133" width="200" /></a></div>
<br /></div>
Cette accusation souffre en effet de plusieurs problèmes :</div>
<div style="text-align: justify;">
<ul>
<li>Aucune revendication officielle n'a été formulée par les auteurs des attaques. Encore moins de revendication à portée religieuse islamiste.</li>
<li>Aucun des auteurs des attaques n'a pour l'heure été arrêté.</li>
</ul>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Sur quoi se base donc Benoît Rayski pour parler de « talibans » à Corbeil-Essonnes ? Quelles sont les preuves et les témoignages de première main qu'a collecté ce grand reporter directement sur le terrain, à Corbeil-Essonnes ; et qu'il cache à la police ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Notre Albert Londres méconnu fait en outre totalement abstraction de l'important faisceau d'indices et de témoignages allant dans le sens d'un règlement de compte purement financier et crapuleux entre d'anciens relais du « système Dassault » (un système présumé de corruption électorale qui court à Corbeil-Essonnes depuis 1995), et la municipalité UMP. Cette thèse est pourtant abondamment relayée dans la presse...<br />
<br />
Une presse que l'auteur se permet de brocarder en proposant de l'envoyer « aux talibans pakistanais et afghans, aux djihadistes irakiens et syriens, aux "shehab" somaliens », et mêmes aux combattants de la secte islamiste nord-nigériane – mal orthographiée – « Boko Aram »...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmfBguDxStS43AsIcr8k-MxaAU5vlKFTfVhbj9lF1KZ2rDz4eLwtkCq6or9QXHc2s2VNgrvMR_h4NqxVYXTlXM_LkMZmnWG0f9g2QH0faihP-rE9SgYh4Se4rv_iGDQsW2Hg8KAEXAyzOZ/s1600/le-talk-show-de-18h-de-sophia-aram-commence.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmfBguDxStS43AsIcr8k-MxaAU5vlKFTfVhbj9lF1KZ2rDz4eLwtkCq6or9QXHc2s2VNgrvMR_h4NqxVYXTlXM_LkMZmnWG0f9g2QH0faihP-rE9SgYh4Se4rv_iGDQsW2Hg8KAEXAyzOZ/s1600/le-talk-show-de-18h-de-sophia-aram-commence.jpg" height="200" width="132" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
Sophia Aram, djihadiste présumée</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Peut-être ne faut-il pas trop en demander à Benoît Rayski, auteur de <i>L'homme que vous aimez haïr</i>, « qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant ». Serge Dassault, quoi qu'il en dise lui-même dans les multiples vidéos prises en caméra cachée où il évoque les millions d'euros en cash fournis à ses hommes de confiance, n'est sans doute qu'une innocente victime des « talibans » de Corbeil-Essonnes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Que Benoît Rayski, <a href="http://www.bvoltaire.fr/benoitrayski/moi-islamophobe-de-gauche-et-de-droite,4792" target="_blank"><span style="color: blue;">ouvertement « islamophobe »</span></a>, se déclare essayiste, c'est son droit. En revanche, qu'il se déclare journaliste sans répondre aux exigences les plus élémentaires du métier, des concepts aussi surannés que la véracité des faits ou encore le croisement des sources, pose un sérieux problème de déontologie.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce constat est d'autant plus ennuyeux lorsqu'on compare le travail remarquablement bâclé de Benoît Rayski à <a href="http://www.atlantico.fr/qui-sommes-nous" target="_blank"><span style="color: blue;">la profession de foi enjouée</span></a> d'Atlantico.fr.<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il y est en effet question dès la première phrase d'une ligne éditoriale particulièrement ambitieuse : « Raconter le monde tel qu’il est, pas tel qu’on voudrait qu’il soit ». Il s'agit en fait d'un véritable festival, puisqu'on nous promet du « raisonnement checking » des « experts, des chiffres, des découvertes », les « interlocuteurs les plus légitimes » et même un véritable « radar à intelligence ». Bref, « Un traitement éditorial garanti 0% grille idéologique préétablie, 0% leçons de morale. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Des vœux pieux difficilement compatibles avec les méthodes étonnantes de Benoît Rayski, au traitement éditorial garanti 0 % déontologie.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8NO8GtyxW6jlRFn7MrUPvSltCWZcGArFsxosSqhzFEKdBzy9LjbH93I_GP3aDunoQM8l7-s1y-I6Ot9AY-IxtMnR6uhgS0w0luH0Hk9KaRKFP5p_puOgvBFiOSXyGkGc05WElEnM5ZyEs/s1600/atlantico.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8NO8GtyxW6jlRFn7MrUPvSltCWZcGArFsxosSqhzFEKdBzy9LjbH93I_GP3aDunoQM8l7-s1y-I6Ot9AY-IxtMnR6uhgS0w0luH0Hk9KaRKFP5p_puOgvBFiOSXyGkGc05WElEnM5ZyEs/s1600/atlantico.jpg" height="69" width="200" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
« L'info » en avait bien besoin...</div>
</div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-20921541711609962532014-10-24T01:49:00.001-07:002014-10-25T00:57:54.169-07:00Sur les forums en ligne : bataille pour et par la jeunesse politisée<div class="MsoNormal" style="background: white; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;"><b>En juillet 2014, l'association des Amis du <i>Monde diplomatique</i> organisait <a href="http://www.amis.monde-diplomatique.fr/concours/" target="_blank"><span style="color: blue;">un concours d'articles</span></a> pour les étudiants, dont le gagnant devait être publié dans l'édition de novembre 2014 du journal. L'article gagnant est </b></span><span style="background-color: transparent; line-height: 21px;"><b>« La prison hors les murs : l'alternative oubliée » de </b></span><span style="background-color: transparent; line-height: 21px;"><b>Sarah Perrussel et Léa Ducré, à qui je transmets toutes mes félicitations. Voici, ci-dessous, ma contribution à ce concours. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont pris la peine de répondre à mes questions (ils se reconnaîtront), sans qui rien n'aurait été possible.</b></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Parmi
ses critiques du documentaire <i>Les
Nouveaux Chiens de garde </i>de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, l’éditorialiste
Franz-Olivier Giesbert a, contre toute attente, soulevé un point intéressant :
<i>« Il y a quand même une réalité numérique
complètement dingue, il y a des trucs qui existent qui sont extrêmement
puissants. Par exemple du côté d’Alain Soral, on n’aime pas en parler,
évidemment, parce que ça nous gêne tous, mais c’est énorme et ça ne se voit
pas. </i>(…)<i> Les sensibilités
différentes, on les retrouve sur Internet. </i>(…)<i> Quelqu’un de critique, avec rien, peut s’exprimer, peut se développer,
peut avoir un impact considérable. </i>(…)<i>
On fait comme si on était dans les années 1960 ou 1950, avec des grands
journaux qui décident du haut de leur magistère. Ces grands journaux ils ont
tous d’énormes problèmes, ils sont en difficulté</i> <b>(1)</b><span class="MsoEndnoteReference" style="font-style: italic;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 11pt; line-height: 115%;"><b>.</b></span></span><a href="file:///C:/Users/user/Desktop/Articles/Les%20Amis%20du%20Monde%20diplomatique/Final/Sur%20les%20forums%20en%20ligne%20_%20bataille%20pour%20et%20par%20la%20jeunesse%20politis%C3%A9e%20-%20J%C3%A9r%C3%A9mie%20Fabre.doc#_edn1" name="_ednref1" title=""><!--[endif]--></a></span><i>
»<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 15.75pt;">Le
classement des sites Internet français produit par Alexa.com</span><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"> <b>(2)</b></span><span style="line-height: 15.75pt;"> réserve
en effet quelques surprises. On y voit notamment le site Egalité et
Réconciliation d’Alain Soral (207</span><sup style="line-height: 15.75pt;">e</sup><span style="line-height: 15.75pt;">) dépasser de plus de quarante
places celui de </span><i style="line-height: 15.75pt;">La Tribune </i><span style="line-height: 15.75pt;">(250</span><sup style="line-height: 15.75pt;">e</sup><span style="line-height: 15.75pt;">) ou de </span><i style="line-height: 15.75pt;">Mediapart
</i><span style="line-height: 15.75pt;">(259</span><sup style="line-height: 15.75pt;">e</sup><span style="line-height: 15.75pt;">). Déjà fort médiatisé</span><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"><b> (3) </b></span><span style="line-height: 15.75pt;">, cet
exemple est cependant battu à plate couture par une autre forme bien plus
discrète de politisation en ligne : les forums de discussion.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">C’est à
la 23<sup>e</sup> place, soit quelques places seulement derrière les meneurs de
l’information française en ligne que sont <i>Le
Monde</i> (14<sup>e</sup>), <i>L’Équipe</i>
(15<sup>e</sup>) et <i>Le Figaro</i> (16<sup>e</sup>),
qu’on trouve le plus populaire des sites de forums de discussion francophones :
Jeuxvideo.com.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« Un
nid de guêpes »</b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Pour M.
Gwendal Lerat, gestionnaire de communauté pour le site, <i>« les forums sont une source de trafic majeure pour Jeuxvideo.com, </i>puisque
<i>c'est actuellement la rubrique la plus
consultée. » </i>Si les espaces de discussions générales ou touchant au jeu
vidéo y sont fondamentaux, <i>« on parle
tout de même de plusieurs milliers de messages par jour</i>, sur la <i>grosse dizaine de forums qui traitent de
sujets sérieux, le plus populaire étant le forum Actualités. »<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Ce
succès n’a pas échappé aux partis politiques. <i>« Je fais beaucoup de propagande politique car j'ai très vite compris
le potentiel immense d'Internet pour faire passer nos idées à moindre frais</i>,
confie un usager régulier du forum, encarté au Front national (FN), <i>les forums bla-bla sont considérés comme les
plus actifs de France avec une population jeune, l'endroit idéal pour tracter
virtuellement. » </i>En mars 2014, le magazine <i>GQ</i> relevait les propos de David Rachline, chargé de la campagne du
FN sur Internet : <i>« On a une équipe
de vingt bénévoles qui participent activement aux discussions politiques sur
les forums comme Jeuxvideo.com ou le Figaro.fr. Ils ne sont pas directement
sous notre autorité mais portent notre parole ».</i></span></div>
<a name='more'></a><span style="font-family: inherit;"><i><o:p></o:p></i></span><br />
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">Si,
pour M. Lerat, il s’agit d’un </span><i style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">« phénomène
minoritaire </i><span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">(…)</span><i style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;"> ayant peu de chance
de fonctionner »</i><span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">, un modérateur bénévole préfère parler de </span><i style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">« nid de guêpes »</i><span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;"> dont personne ne
voudrait vraiment avoir à s'occuper. </span><i style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">« On
se rend bien compte qu'il y a des enjeux qui dépassent largement la
"modération d'un forum Internet" et que les noyaux durs de ces
groupes extrémistes (très variés, j'insiste là-dessus) ont trop à perdre pour
laisser un "simple modérateur" leur mettre des bâtons dans les roues
dans un vivier aussi fertile idéologiquement »</i><span style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">. Harcèlement, menaces d'agression, menaces de
mort, </span><i style="font-family: inherit; line-height: 15.75pt;">« la seule chose à faire c'est de déposer
une main courante et laisser les gens passer à autre chose. »</i></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Les
modérateurs des espaces de discussion en ligne sont généralement des usagers
comme les autres mais volontaires, désignés par l’administration après un vote
de la communauté, afin de <i>« passer
un coup de balai »</i>. Il s’agit donc dans l’immense majorité de bénévoles, un
statut qui peut impliquer un <i>turnover</i>
important. Certains <i>« acceptent la
modération pour "voir" ou pour s'amuser, généralement ils ne restent
pas actifs bien longtemps, ils finissent par se lasser et abandonner face aux
diverses pressions que nous pouvons subir. »</i> Ce système permet
cependant une certaine liberté, comme le rappelle M. Lerat : <i>« c'est aussi ce qui permet à chaque
forum d'affirmer sa "ligne éditoriale" en fonction de ce que souhaite
la communauté, notamment par le choix de leur règlement. »<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« Ce
pays n’a jamais été aussi à droite »</b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Il
suffit de parcourir quelques heures les différents forums d’actualités sur la Toile
francophone pour se rendre compte de la forte domination quantitative de la
droite nationaliste et réactionnaire. Un constat partagé avec contentement par
un usager se réclamant de cette dernière, qui juge son point de vue <i>« largement majoritaire sur Internet,
largement sous-représenté en comparaison dans les médias généralistes. </i>(…)<i> au-delà d’Internet, toute la France se
rapproche des idées réactionnaires. Ce pays n’a jamais été aussi à
droite. »<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Le
rejet des médias institutionnels est patent sur les forums d’actualités en
ligne, fonctionnant comme des revues de presse. Et pas seulement à l’extrême
droite. <i>« Bourrés aux subventions,
en crise, en grande partie possédés par des capitaux privés ; je n’ai
guère confiance en la "propagande officiel</i><i>le</i><i>" »</i>, s’exclame un usager se réclamant de l’anarchisme.
Pour un autre utilisateur, le système
médiatique <i>« est là pour aiguiller
les esprits. Il tient le rôle que le clergé a tenu durant les siècles de
domination aristocratique. » </i>Dans <i>«
les milieux nationalistes, on les appelle les "merdias" »</i>,
ajoute le militant FN. <i> </i>Quand on
leur demande quelles sont leurs sources d’information, une seule réponse fait
largement consensus : <i>« Internet »</i>.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Ce
désaveu des médias est encore plus sensible parmi les usagers proches d’Alain
Soral, si bien qu’ils refusent systématiquement d’être approchés par un
journaliste. Une attitude qui tranche clairement avec celle des sympathisants
du FN, qui ont tous répondu avec enthousiasme. La défiance vis-à-vis des médias
institutionnels, totale du côté d’Egalité et Réconciliation, est très
intéressée du côté du FN. Il y a donc plus qu’une simple « nuance de brun »
entre ces deux groupes, tous deux classés à l’extrême droite.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 15.75pt;">Autre
groupe très présent sur les forums de discussion en ligne : les libéraux.
Sans surprise, ces derniers sont à peu de chose près les seuls satisfaits de la
politique de M. Manuel Valls (qui devrait </span><i style="line-height: 15.75pt;">« faire
du Renzi</i><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"> <b>(4)</b></span><i style="line-height: 15.75pt;"> »</i><span style="line-height: 15.75pt;">, selon un usager libéral), de
l’Union européenne (</span><i style="line-height: 15.75pt;">« une bonne
chose</i><span style="line-height: 15.75pt;">, car</span><i style="line-height: 15.75pt;"> elle garantit un marché
libre, intégré, concurrentiel et a fait sauter nombre de corporations, </i><span style="line-height: 15.75pt;">[privilégiant]
</span><i style="line-height: 15.75pt;">le droit sur la politique</i><span style="line-height: 15.75pt;"> </span><i style="line-height: 15.75pt;">»</i><span style="line-height: 15.75pt;">) ou encore des sondages, qui </span><i style="line-height: 15.75pt;">« reflètent souvent bien l'état de
l'opinion française »</i><span style="line-height: 15.75pt;">. Les libéraux se réfèrent constamment au site
Contrepoints.org, hébergeant des articles aussi enrichissants que </span><i style="line-height: 15.75pt;">« "les OGM sont un bienfait pour
l’humanité" »</i><span style="line-height: 15.75pt;">, </span><i style="line-height: 15.75pt;">« Le PS
français enfin en train de faire son aggiornamento ? »</i><span style="line-height: 15.75pt;"> ou trouvant
trop conciliant avec le gouvernement français les conclusions d’un rapport de
la Heritage Foundation</span><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"> <b>(5)</b></span><span style="line-height: 15.75pt;">.</span><i style="line-height: 15.75pt;"><o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« Un
mode de pensée particulier à Internet »</b><o:p></o:p></span></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 15.75pt;">Si
certains groupes politiques et idéologiques sont omniprésents sur les espaces
de discussion en ligne, leur domination semble avoir des limites. </span><i style="line-height: 15.75pt;">« Un forum de discussion est régit par
une sorte de sélection naturelle</i><span style="line-height: 15.75pt;">, explique M. Lerat</span><i style="line-height: 15.75pt;">. Un sujet de discussion ne pourra s'alimenter que si les internautes
trouvent un intérêt à y répondre. Or, une personne souhaitant imposer une
vision – et ce quelle que soit la cause défendue – sera très rapidement mise de
côté, voire moquée »</i><span style="line-height: 15.75pt;">. Mais </span><i style="line-height: 15.75pt;">quid</i><span style="line-height: 15.75pt;">
de l’omniprésence de faits divers décontextualisés sur ces forums fonctionnant
comme des revues de presse ? Peut-on vraiment balayer leur impact sur une
jeunesse souvent en plein processus de politisation, alors qu’ils sont déjà en
augmentation constante dans les médias institutionnels</span><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"> <b>(6)</b></span><span style="line-height: 15.75pt;"> ?<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Pour un
modérateur d’un forum d’actualités, les usagers fréquentent ces derniers quotidiennement
<i>« parce qu'ils sont dans la
"chicane" </i>(…)<i>, ils aiment
le conflit et la contradiction </i>(…)<i>,
certains développent un voyeurisme malsain ou certaines monomanies, on est très
loin du forumeur lambda qui a des centres d'intérêts "normaux". Quand
vous voyez une belle collection de faits divers ayant pour thématique les
violences sexuelles, tous postés par le même pseudo évidemment, vous vous
demandez un petit peu quel est son intérêt. </i>(…) <i>Ceux qui restent ne sont pas forcément les plus honnêtes. » </i>Pire encore,
<i>« on tombe vraiment très bas quand
on constate que certains se font violence eux-mêmes juste pour tenter de se
faire passer pour des victimes par la suite, il y a eu quelques cas comme ça
d'individus alimentant plusieurs pages et s'insultant eux-mêmes avant de se
répondre sous d'autres pseudos.</i> (…) <i>On
ne le répètera jamais assez, sur Internet les gens ne sont pas forcément ce
qu'ils disent être. »</i><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">A
l’opposé de cette vision catastrophiste, des usagers des forums d’actualités en
ligne y voient <i>« un espace de partage, de débat et d’expression à la portée de
tous », </i>où on <i>« prend
plaisir à se confronter, mais aussi à partager des arguments construits entre
forumeurs. »</i> Si bien que, pour un autre utilisateur, <i>« on finit par adopter un mode de
pensée particulier à Internet et on retrouve donc souvent ses propres
conclusions dans des posts écrits par d'autres. » </i>Le constat est sans
appel : <i>« la liberté d'opinion
sur</i> les forums de discussion en ligne<i>,
et sur Internet en général, est beaucoup plus présente que dans le monde
réel. »</i><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Un
optimisme des habitués qui s’accommode de l’intense propagande des groupes les
plus motivés (qu’ils soient nationalistes, réactionnaires, libéraux, sionistes,
antisionistes, islamistes…) et de la piètre qualité générale des débats (<i>« souvent, on est plus dans du débat de
comptoir de PMU que dans du vrai débat
enrichissant</i> <i>»</i>), comme s’il
s’agissait du prix de la liberté.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">La
plupart des utilisateurs des espaces de discussion politique y sont arrivés via
d’autres forums hébergés sur les mêmes sites, mais traitant de sujets plus
légers, comme le cinéma, le jeu vidéo, la musique, le sport… <i>« Je me suis connecté pour la première
fois sur ce site début 2010, pour parler de football</i> (…)<i>. Après 4 ans ici je discute surtout de
politique et d’actualités. »</i><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 15.75pt;">Ces
forums brassent une population jeune et en pleine politisation, à la recherche
du meilleur moyen de s’informer et de débattre à l’heure d’Internet et de la
défiance généralisée à l’égard des politiques et des médias. Une nouvelle forme
de « cyber militants » s’y déploie, bien souvent au risque de </span><span style="font-style: italic; line-height: 15.75pt;">« confondre les personnes qu’ils
peuvent contacter le plus commodément avec celles qui auraient le plus intérêt
à rejoindre leur combat</span><span style="font-size: 15px; line-height: 16.8666667938232px;"><i> </i><b>(7)</b></span><span style="font-style: italic; line-height: 15.75pt;"> »</span><span style="line-height: 15.75pt;">.
Ces espaces en ligne constituent de fait un laboratoire de la jeunesse
politisée francophone, un aperçu des rapports de force à venir ; où la
gauche peine d’autant plus à se faire entendre qu’un de ses supposés représentants est au pouvoir.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« En fait, je trouve que les forums (…)
reflètent très bien la dégradation du débat public et politique, le manque de
réflexion et de perspective des intervenants, ainsi qu’une communautarisation
de la France</i>,
confie un usager se définissant comme réactionnaire. <i>Nous sommes des témoins privilégiés de l’éclatement de la France et des
prémices de la guerre civile. »</i><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; tab-stops: 45.8pt 91.6pt 137.4pt 183.2pt 229.0pt 274.8pt 320.6pt 366.4pt 412.2pt 458.0pt 503.8pt 549.6pt 595.4pt 641.2pt 687.0pt 732.8pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 15.75pt; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;"><b>Jérémie
Fabre</b></span><br />
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b></span></div>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(1)</b></span></span><!--[endif]--></span>
« Médias, politiques, le même discrédit ? », LCP, 4 mai 2014.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(2)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Basé sur la moyenne journalière de visiteurs et de pages vues dans le dernier
mois, consulté en juillet 2014.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn3">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(3)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Lire : Evelyne Pieiller, « Les embrouilles idéologiques de l’extrême
droite », <i>Le Monde diplomatique</i>,
octobre 2013.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn4">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(4)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Lire : Raffaele Laudani, « Matteo Renzi, un certain goût pour la
casse », <i>Le Monde diplomatique</i>,
juillet 2014.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn5">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(5)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Lire : Serge Halimi, « Les "boîtes à idées" de la droite
américaine », <i>Le Monde diplomatique</i>,
mai 1995.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn6">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(6)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Voir « Les faits divers dans les JT : toujours plus », INA Stat
n°30, juin 2013.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
</div>
</div>
<div id="edn7">
<div class="MsoEndnoteText">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><b>(7)</b></span></span><!--[endif]--></span>
Lire : Serge Halimi, « Internet, entre émancipation et marchandisation », <i>Manière de voir</i>, n°122, avril-mai 2012.</span><o:p></o:p></div>
</div>
</div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-74199740521269464722014-10-16T23:33:00.001-07:002014-10-16T23:37:40.417-07:00Faux débat américain sur l'immigration<div style="text-align: justify;">
Dans le numéro de septembre de la revue <i>Extra!</i> de l'association Fairness and Accuracy in Reporting, on apprend qu'un débat houleux oppose les Démocrates et les Républicains américains sur l'augmentation massive d'arrivées illégales (via le Mexique) d'enfants immigrés d'Amérique centrale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour les Républicains, ces masses d'enfants sont attirées par les récentes modifications de la législation du gouvernement fédéral Démocrate, jugées « laxistes », qui permettent à ces mineurs de ne pas être renvoyés dans leur pays. Pour Laura Carlsen, du Americas Program of the Center of International Policy, l'argument est pourtant plus que douteux :</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Le Haut Commissaire pour les réfugiés a publié un rapport comprenant 400 interviews, et nous avons pris contact avec les camps de réfugiés ici au Mexique, qui sont pour la plupart gérés par l'Eglise catholique. Parmi les centaines de personnes qui arrivent ici chaque jour, presque personne n'a perçu de changement dans la politique migratoire des Etats-Unis.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Pour expliquer le phénomène, les Démocrates, et particulièrement la Maison-Blanche, évoquent au contraire la violence et la pauvreté dans les pays d'origine des migrants. Une explication plus cohérente, mais qui fait l'impasse sur un élément important :</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Parmi les éléments que presque tous les réfugiés citent, on retrouve les conditions de vie absolument insupportables dans leur pays d'origine. Quelques médias en ont parlé, mais ce qu'aucun n'a évoqué, c'est en quoi les politiques américaines ont contribué aux conditions de vie presque impossibles au Honduras, tout particulièrement, mais aussi au Guatemala et au Salvador. (...)<br />
<a name='more'></a></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
Prenons l'exemple du Honduras, qui est important car c'est là qu'on observe les plus grands mouvements de population. Il est impossible de ne pas relever l'importance du coup d'Etat de 2009, (...) qui a reçu le soutien des Etats-Unis. Il n'a jamais été lancé de procédure visant à punir la façon dont la constitution a été totalement violée par ce putsch militaire, et ses responsables criminels n'ont pas été poursuivis.</blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
Dans ce contexte d'impunité totale, nous avons assisté à un effondrement des institutions de l'Etat, ce qui a mécaniquement profité aux cartels. Les Etats-Unis doivent assumer leur responsabilité. </blockquote>
<div style="text-align: justify;">
En effet, la politique américaine dans la région est un scandale au long cours. Sous le mandat du président Ronald Reagan notamment, les Etats-Unis ont systématiquement soutenu (si ce n'est directement installé) les dictatures militaires du Honduras, du Guatemala et du Salvador, qui comptent parmi les plus sanglantes de l'histoire moderne. Ces pays ont en outre été inondés d'armes, et ont vu leur développement social et politique s'interrompre durablement. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-0yjfCOqOc1E7VLhxM9yKW5IfAbNQJ_Zp-w4nnYUTqMk6dm4qhyX0yh6EgBmKUCnoJhFXmtbQI4aQc4upKUxXSAzVaW3E5vl_DxGbRTUGZCDXk8IHQxIRlohQR8TYKH0DTP7QCu1-ZJ5w/s1600/reagan-and-rios-montt.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-0yjfCOqOc1E7VLhxM9yKW5IfAbNQJ_Zp-w4nnYUTqMk6dm4qhyX0yh6EgBmKUCnoJhFXmtbQI4aQc4upKUxXSAzVaW3E5vl_DxGbRTUGZCDXk8IHQxIRlohQR8TYKH0DTP7QCu1-ZJ5w/s1600/reagan-and-rios-montt.jpg" height="250" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ronald Reagan (à droite) en compagnie du dictateur génocidaire guatémaltèque Efraín Ríos Montt.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il est intéressant de noter l'absence du Nicaragua parmi les pays subissant une immigration infantile importante vers les Etats-Unis. Le développement du pays a en effet pris une trajectoire très différente de ses voisins septentrionaux, lorsque la Révolution sandiniste mis fin au régime despotique de Somoza (soutenu, sans surprise, par les Etats-Unis). </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Washington fit payer très cher l'affront aux Nicaraguayens, en apportant un soutien financier et militaire aux <i>contras</i>, des groupes armés anti-sandinistes. L'intellectuel Noam Chomsky raconte l'épisode dans <i>Autopsie des terrorismes</i> :</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
Il y a eu des dizaines de milliers de morts. Le pays a été presque entièrement détruit. Cet attentat terroriste international s'est accompagné d'une guerre économique dévastatrice, qu'un petit pays, isolé par une superpuissance vindicative et cruelle pouvait difficilement supporter (...). Mais les Nicaraguayens n'ont pas répliqué en lançant des bombes sur Washington. Ils sont allés devant la Cour internationale de justice, qui a statué en leur faveur, ordonnant aux Etats-Unis de cesser leur action et de payer des réparations importantes. Les Etats-Unis ont rejeté la décision du tribunal avec mépris, et aussitôt intensifié leurs attaques. Le Nicaragua est donc allé devant le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a alors proposé une résolution appelant les Etats à respecter le droit international. Les Etats-Unis ont été les seuls à y opposer leur veto. Le Nicaragua a ensuite présenté son cas à l'Assemblée générale de l'ONU, qui a voté une résolution similaire, laquelle a été adoptée à la majorité, tandis que les Etats-Unis et Israël ont voté contre deux années de suite (rejoints une fois par le Salvador). (...)</blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
Les Etats Unis sont les seuls, en tant que pays, à avoir été condamnés pour terrorisme international par la Cour internationale de justice et les seuls à avoir rejeté une résolution du Conseil de sécurité qui appelait les Etats à observer les lois internationales.</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Malgré les crimes des Etats-Unis, le choix du Nicaragua a porté ses fruits : le pays, s'il est aussi pauvre que ses voisins, est bien moins violent.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Notons tout de même que nos médias nationaux (tels que <i><a href="http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/pour-echapper-aux-gangs-des-milliers-d-enfants-quittent-seuls-le-honduras_1572773.html" target="_blank"><span style="color: blue;">L'Express</span></a></i>, <a href="http://www.rfi.fr/ameriques/20140726-etats-unis-immigration-mineurs-obama-guatemala-honduras-salvador-presidents-aide-/" target="_blank"><span style="color: blue;">RFI</span></a>, <i><a href="http://www.lefigaro.fr/international/2014/07/09/01003-20140709ARTFIG00044-etats-unis-barack-obama-sous-pression-face-a-l-afflux-d-enfants-clandestins.php" target="_blank"><span style="color: blue;">Le Figaro</span></a></i> ou encore <a href="http://www.france24.com/fr/20140726-etats-unis-immigration-clandestine-enfants-migrants-pourront-pas-rester-obama-guatemala-honduras-salvador/" target="_blank"><span style="color: blue;">France 24</span></a>) n'ont pas été capable non plus de contextualiser un minimum le sujet, en pointant la responsabilité américaine sur le sujet.<br />
<br />
Comme l'explique Noam Chomsky, <i>« ces faits ont été complètement effacés de l’histoire. Il faudrait quasiment les crier sur tous les toits »</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><br /></b></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div>
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;">• CounterSpin interview, </span></span>« Laura Carlsen on the crisis of refugee children : ‘A Chain of Desperation’ », <i><a href="http://fair.org/extra-issues/extra-september-2014/" target="_blank"><span style="color: blue;">Extra!</span></a></i>, vol. 27, n° 8, septembre 2014.<br />
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;"><br /></span></span></div>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;"><span style="line-height: 18.2000007629395px;">• Noam Chomsky, </span></span></span><i>Autopsie des terrorismes</i>, Agone, 2011.Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-52542196746656157522014-09-22T01:16:00.000-07:002014-09-22T11:38:41.440-07:00L'Egypte entre de bonnes mains<div style="text-align: justify;">
Le 20 septembre, l'agence de presse <a href="http://www.reuters.com/article/2014/09/21/us-usa-egypt-apaches-idUSKBN0HG00920140921" target="_blank"><span style="color: blue;">Reuteurs</span></a> annonce la livraison par les Etats-Unis de dix hélicoptères Apache au gouvernement égyptien, afin de l'aider <i>« dans sa lutte contre le terrorisme »</i>. Cette nouvelle officialise le retour de l'Egypte dans les bonnes grâces de l'appareil diplomatique américain. Afin de bien comprendre les implications d'une telle information, un retour en arrière s'impose.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Du « Printemps arabe »...</b></div>
<br />
En février 2011, à l'apogée égyptien des révoltes qui parcourent le monde arabe, le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, est lâché par l'armée. Cette dernière comprend que la situation n'est pas tenable, et qu'elle doit faire des concessions. Un gouvernement de transition est mis en place avant que des élections soient organisées. Ces élections sont gagnées par Mohamed Morsi, représentant des islamistes modérés des Frères musulmans, courant politique majeur en Egypte et qui bénéficie d'une aura de résistance face au pouvoir de Moubarak.</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
En juin 2013, le président Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement de toute l'histoire de l'Egypte, fait face à de gigantesques manifestations populaires. Une partie importante du peuple égyptien dénonce son incompétence sur le plan économique, et sa volonté supposée de « frériser » l'appareil d'Etat égyptien.<br />
<br />
Si cette première accusation se tient, la seconde relève de la fiction, tant « l'Etat profond » égyptien reste tenu d'une main de fer par l'armée. Cette dernière, contrôlant encore de larges pans de l'économie égyptienne, a discrètement contribué à la multiplication des pénuries et des carences sécuritaires ; contribuant insidieusement à la dégradation de la légitimité de l'action du président Morsi.<br />
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: center;">
<b>... à l'hiver militaire</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le 3 juillet, capitalisant sur l'image désastreuse de Mohamed Morsi et des Frères musulmans, l'armée organise un coup d'Etat et reprend fermement le pouvoir qu'elle avait temporairement desserré. Mohamed Morsi est emprisonné en attente de jugement et un président par intérim docile est nommé. Les Frères musulmans et leurs partisans lancent alors des manifestations pacifiques. Ces dernières sont réprimées dans le sang, portant rapidement le bilan à plus de 800 civiles abattus (soit <i>« l’un des plus importants massacres de manifestants de l’histoire récente »</i>, d'après Human Rights Watch). Le gouvernement égyptien ajoute alors la confrérie à la liste des entreprises terroristes, justifiant alors une répression sans limite ; le tout sous les commentaires enjoués des médias et de la plupart des intellectuels égyptiens.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cette période voit la montée en puissance d'Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense et homme fort de l'armée. Les Etats-Unis, ne pouvant légalement aider un gouvernement directement issu d'un coup d'Etat militaire, suspendent leur aide financière au pays. Des élections sont alors engagées afin de donner un semblant de légalité au nouveau régime ; élections auxquelles se présente Al-Sissi malgré ses promesses.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Outre le contexte de répression meurtrière contre les Frères musulmans (et leur boycott logique), ce scrutin s'est révélé être une vaste escroquerie. En effet, suite au manque d'affluence le premier jour de l'élection, un certain nombre de mesures ont été prises par le pouvoir :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
- faire du second jour de l'élection un jour férié ;</div>
<div style="text-align: justify;">
- fermer un certain nombre de grands centres commerciaux du pays ;</div>
<div style="text-align: justify;">
- demander au secteur privé de laisser les employés aller voter ;</div>
<div style="text-align: justify;">
- annoncer que ceux qui ne voteraient pas devraient payer 500 livres égyptiennes d’amende et seraient passibles de poursuites ;</div>
<div style="text-align: justify;">
- prononcer la gratuité des transports ;</div>
<div style="text-align: justify;">
- prolonger le scrutin d'une journée, en contradiction avec l’article 10 de la loi sur l’élection présidentielle, qui demande la publication à l’avance d’une telle décision au journal officiel.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Malgré ces mesures illégales et grotesques <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-05-29-Egypte-le-premier-echec-du-marechal-Sissi" target="_blank"><span style="color: blue;">relevées par Alain Gresh</span></a>, le taux de participation reste inférieur à 50 %. De plus, le total des bulletins blancs ou nuls se sont révélés plus nombreux que ceux en faveur de Hamdine Sabahi, seul autre candidat autorisé, ce qui témoigne de sa crédibilité. Pire encore pour al-Sissi, la participation reste plus faible que pour le second tour de l'élection présidentielle de 2012 qui avait porté au pouvoir Mohamed Morsi ! Abdel Fattah al-Sissi est donc élu avec 96,91 % des voix, soit plus que Bachar el-Assad en Syrie, et ses ridicules 88,7 %...<br />
<br />
Autant dire que ce simulacre d'élection ne fait pas de l'Egypte un Etat démocratique, et que son gouvernement reste issu d'un coup d'Etat militaire.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Parfait petit soldat</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Depuis, l'Egypte se comporte comme le parfait petit soldat des Etats-Unis et d'Israël ; en témoigne son rôle dans les bombardements meurtriers de l'armées israélienne à Gaza pendant l'été 2014, et <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/ALEXANDRANI/50786" target="_blank"><span style="color: blue;">sa « sale guerre » dans le Sinaï</span></a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est donc à cette dictature meurtrière que les Etats-Unis ont l'intention de fournir des hélicoptères Apache. La <i>« lutte contre le terrorisme »</i>, si elle désigne de toute évidence la répression contre toute contestation du régime, peut aussi — comme c'est pratique ! — désigner les dangereux djihadistes de l'Etat islamique. En effet, dans un communiqué, l’attaché de presse du Pentagone John Kirby a expliqué que l'EI a fait partie des sujets de discussion relatifs à la livraison des hélicoptères de combat. L'excuse serait parfaite, si les Etats-Unis n'avaient pas une responsabilité directe dans la naissance et la propagation rapide de cette nébuleuse d'Al-Qaïda, dont on ne retrouve pas la moindre trace avant l'invasion illégale de l'Irak en 2003.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Comme le relève depuis des années Claude Angeli pour <i>Le Canard enchaîné</i>, l'Etat islamique a en outre largement bénéficié de la générosité des dictatures wahhabites du Golfe, grandes amies des Etats-Unis et de « l'Axe du bien », Arabie saoudite en tête. Arabie saoudite qui, au lendemain du coup d'Etat militaire scellant la fin de l'expérience démocratique de l'Egypte (terrifiante aux yeux de la monarchie des al-Saoud), s'est empressée d'offrir 12 milliards de dollars à l'armée égyptienne, afin de l'aider à remettre le pays sur le droit chemin.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'Egypte est décidément entre de bonnes mains.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: start;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;">• « <a href="http://www.reuters.com/article/2014/09/21/us-usa-egypt-apaches-idUSKBN0HG00920140921" target="_blank"><span style="color: blue;">U.S. to deliver 10 Apache helicopters to Egypt - Pentagon</span></a> », Reuteurs, 20 septembre 2014.</span></span><br />
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;"><br /></span></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;"><span style="line-height: 18.2000007629395px;">• </span></span></span><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/mav/135/" target="_blank"><span style="color: blue;">L’Egypte en mouvement</span></a>, <i>Manière de voir</i>, n° 135, juin-juillet 2014.</span><br />
<span style="line-height: 18.2000007629395px;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• Alain Gresh, « </span><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><a href="http://blog.mondediplo.net/2014-05-29-Egypte-le-premier-echec-du-marechal-Sissi" target="_blank"><span style="color: blue;">Egypte, le premier échec du "maréchal" Sissi</span></a> », </span><span style="text-align: justify;">Nouvelles d'Orient, Les blogs du Diplo, 29 mai 2014.</span></div>
</div>
</div>
</div>
<br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• </span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">Marion Guénard, « </span><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><a href="http://www.lemonde.fr/international/article/2014/04/02/en-egypte-on-ne-badine-pas-avec-l-image-du-candidat-sissi_4394153_3210.html?xtmc=freres_musulmans_egypte&xtcr=23" target="_blank"><span style="color: blue;">En Egypte, on ne badine pas avec l'image du candidat Sissi</span></a> », <i>Le Monde</i>, 2 avril 2014.</span><br />
<br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• Marion Guénard, « </span><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><a href="http://www.lemonde.fr/international/article/2014/05/26/en-egypte-l-election-programmee-du-marechal-sissi-sur-fond-de-repression_4425812_3210.html?xtmc=freres_musulmans_egypte&xtcr=6" target="_blank"><span style="color: blue;">En Egypte, l'élection programmée du maréchal Sissi sur fond de répression</span></a> », <i>Le Monde</i>, 26 mai 2014.</span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• </span><span style="line-height: 18.2000007629395px;">Ismaïl Alexandrani, « <a dit="" guerre="" href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/ALEXANDRANI/50786" ne="" nom="" pas="" qui="" sale="" son="" target="_blank"><span style="color: blue;">Au Sinaï, une « sale guerre » qui ne dit pas son nom</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, septembre 2014.</span><br />
<div style="text-align: start;">
<span style="line-height: 18.2000007629395px;"><br /></span></div>
<div style="text-align: start;">
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• Claude Angeli, <i>Le Canard enchaîné</i>, depuis le 28 mars 2012, </span></div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-38043555413580920152014-08-28T00:09:00.000-07:002014-08-28T12:40:33.784-07:00Débat sur le GMT : imprécisions, mauvaise foi et mensonges de ses défenseurs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
En juin dernier, j'ai pu assister à un débat organisé à Paris par la Direction de l'information légale et administrative (DILA) et le site Touteleurope.eu sur le thème « Traité de libre-échange transatlantique, menace ou opportunité pour l’Union européenne ? ». Passons volontairement sur la réduction des enjeux à une possible lutte entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ; ainsi que sur l'assimilation discutable de l'intérêt des peuples européens et celui de l'UE. Le débat opposait l'eurodéputée Europe Ecologie Les Verts Karima Delli (opposée au traité), le chercheur passé par la Banque mondiale et professeur à Science Po Patrick Messerlin (pour le traité), et le fonctionnaire de la « Directorate General for Trade » de la Commission européenne - et ex-collaborateur de Pascal Lamy - Edouard Bourcieu (pour le traité) ; le tout sous la modération de Maxime Vaudano, journaliste au <i>Monde</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Etant venu seul et en avance, j'ai eu tout le loisir d'écouter les conversations de la population de quarantenaires masculins, blancs, en costume et les cheveux courts ; manifestement tous pour ce projet de Grand marché transatlantique (GMT). Si ces observations relèvent de l'anecdote, les ricanements systématiques accompagnant chaque prise de parole de Karima Delli n'ont clairement pas élevé le niveau du débat. J'ai tout de même pu relever quelques perles en provenance des deux pro-GMT du débat. Entre imprécision, mauvaise foi et mensonges éhontés, je vous présente Patrick Messerlin et Edouard Bourcieu dans toute leur gloire :</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Patrick Messerlin</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b><br /></b></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4_S-C_dBDf-5v2UdZ4cpyXYSb0SO32n-MZGbNqJsRs5hr_kdDOtA_RxjC-xRX90lJnpi7QXsPhA8_cRDOO5QlbiqjlBbV4gsMfaQFwqOiWY8U3p9jQgREgET4jth_S482j0efUWWM4NaM/s1600/Patrick+Messerlin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4_S-C_dBDf-5v2UdZ4cpyXYSb0SO32n-MZGbNqJsRs5hr_kdDOtA_RxjC-xRX90lJnpi7QXsPhA8_cRDOO5QlbiqjlBbV4gsMfaQFwqOiWY8U3p9jQgREgET4jth_S482j0efUWWM4NaM/s1600/Patrick+Messerlin.jpg" height="212" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>« Toute idée de faire du TTIP une sorte d'OTAN économique d'abord contre la Chine, maintenant contre la Russie, c'est catastrophique. Les affaires commerciales ne sont pas les affaires géostratégiques, il faut vraiment faire la différence. (...) Nous ne devons pas suivre la partie des Américains qui transforment le TTIP en un traité stratégique. »</i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Raté ! La partie des Américains visée par Patrick Messerlin est loin d'être la seule à voir dans le TTIP (ou GMT) un traité des plus stratégiques. C'est d'ailleurs exactement le sujet de <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/07/gmt-tpp-vers-un-occident-americain.html" target="_blank"><span style="color: blue;">la carte publiée dans un article précédent</span></a>, dont sont extraites les citations suivantes :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« On voit monter ces émergents qui constituent un danger pour la civilisation européenne. Et nous, notre seule réponse serait de nous diviser ? C’est une folie. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- François Fillon, RTL, 14 mai 2014.<br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Le GMT pourrait permettre aux alliés atlantiques de « se mettre d’accord sur des normes communes pour les imposer ensuite aux Chinois. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Alain Lamassoure, France Inter, 15 mai 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Je préférerais qu’on célèbre la signature du GMT avec du champagne ou du porto plutôt que son </i><i>échec avec de la vodka. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- João Vale de Almeida, ambassadeur de l’Union européenne aux Etats-Unis, cité dans Renaud Lambert, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/LAMBERT/50489" target="_blank"><span style="color: blue;">Thé, petits gâteaux et idées lumineuses au palace Shangri-La</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Il s’agit de l’accord le plus stratégique dont nous disposions de part et d’autre de l’Atlantique. Un accord bien plus important que celui donnant naissance à l’OTAN. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Daniel Hamilton, directeur du Center for Transatlantic Relations, ibid.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Toute réglementation sur laquelle s’entendent les Etats-Unis et l’Union européenne aura une influence sur le reste du monde, c’est certain. (…) Si nous appliquions les normes américaines sur le travail aujourd’hui, cela serait considéré comme de l’esclavage par la loi brésilienne. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Marcelo Odebrecht, patron brésilien, ibid.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/HALIMI/50480" target="_blank"><span style="color: blue;">Tout un article de Serge Halimi</span></a> a d'ailleurs été consacré aux conséquences géostratégiques du GMT dans le <i>Monde diplomatique</i> de juin.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4_S-C_dBDf-5v2UdZ4cpyXYSb0SO32n-MZGbNqJsRs5hr_kdDOtA_RxjC-xRX90lJnpi7QXsPhA8_cRDOO5QlbiqjlBbV4gsMfaQFwqOiWY8U3p9jQgREgET4jth_S482j0efUWWM4NaM/s1600/Patrick+Messerlin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4_S-C_dBDf-5v2UdZ4cpyXYSb0SO32n-MZGbNqJsRs5hr_kdDOtA_RxjC-xRX90lJnpi7QXsPhA8_cRDOO5QlbiqjlBbV4gsMfaQFwqOiWY8U3p9jQgREgET4jth_S482j0efUWWM4NaM/s1600/Patrick+Messerlin.jpg" height="212" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>« Ensuite, les tribunaux arbitraux. Ah vraiment... C'est du délire ! Ils n'existent pas pour l'instant. »</i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'erreur est absolument grossière, tant les exemples révoltants abondent. Benoit Bréville et Martine Bulard du <i>Monde diplomatique</i> y ont consacré <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/BREVILLE/50487" target="_blank"><span style="color: blue;">un article très riche</span></a>. Parmi les dizaines de procès intentés (et bien souvent gagnés) par des entreprises privées contre la législation d'Etats souverains, on retiendra notamment le cas de l'entreprise française Veolia, <i>« en guerre contre l’une des seules victoires du "printemps" 2011 remportées par les Egyptiens : l’augmentation du salaire minimum de 400 à 700 livres par mois (de 41 à 72 euros). Une somme jugée inacceptable par la multinationale, qui a porté plainte contre l’Egypte, le 25 juin 2012, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), une officine de la Banque mondiale. »</i> Tiens, tiens, la Banque mondiale ; comme on se retrouve, M. Messerlin !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Histoire d'en rajouter une couche, voici <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/differends-investissements" target="_blank"><span style="color: blue;">une carte d'Agnès Stienne</span></a> pour le <i>Diplo</i> (ce journal est une mine), qui montre l'ampleur du phénomène inexistant <i>« pour l'instant »</i> pour notre expert de la Banque mondiale, pourtant première concernée. Les peuples argentin (visé par 53 plaintes), vénézuélien (36), tchèque (27), egyptien (23), indien (14) ou même américains (15) seront, à n'en pas douter, ravis de l'apprendre.</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9JcVmjdAuw2eBHt99tFjshJoTu4Z4UE5DgeDNn3QtEBzLqWsauIBkLIwH7ohfkuEiKJwflkwidAuEHxHSIj3XDpCiORUf_tR4zYzeW2CqOrlwz0e97lL-SguqUvVS2MVaCd1X1UYDpSB2/s1600/Carte-differends-V5-82236.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9JcVmjdAuw2eBHt99tFjshJoTu4Z4UE5DgeDNn3QtEBzLqWsauIBkLIwH7ohfkuEiKJwflkwidAuEHxHSIj3XDpCiORUf_tR4zYzeW2CqOrlwz0e97lL-SguqUvVS2MVaCd1X1UYDpSB2/s1600/Carte-differends-V5-82236.jpg" height="278" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Edouard Bourcieu</b></div>
<div style="text-align: center;">
<b><br /></b></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgot7UWOFEq3_7cjEtAs5q4vtt4Fs7fejMSIsdUv1NtX_3sNs4B8YLSMJHPRjW5H-cBrbURnQ7Vp60wU80vz_mNu0w-HV54jetJBxEnEuQKbpbZZjKH8rAx9q-ysGsxV7AQDBxKJliwFrx2/s1600/Edouard+Bourcieu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgot7UWOFEq3_7cjEtAs5q4vtt4Fs7fejMSIsdUv1NtX_3sNs4B8YLSMJHPRjW5H-cBrbURnQ7Vp60wU80vz_mNu0w-HV54jetJBxEnEuQKbpbZZjKH8rAx9q-ysGsxV7AQDBxKJliwFrx2/s1600/Edouard+Bourcieu.jpg" height="212" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>« C'est probablement la négociation la plus transparente à l'échelle mondiale. »</i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est sans doute pour cette raison que des centaines de partis politiques et d'associations de citoyens européens et américains sont vent debout contre l'absence de transparence dans les négociations. C'est sans aucun doute pour cette raison que M. Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef de l’Union européenne, a promis l'exact contraire à son homologue américain Daniel Mullaney, dans un courrier daté du 5 juillet 2013 :<i> « Tous les documents concernant le développement du GMT, y compris les textes des négociations, les propositions faites des deux côtés, le matériel explicatif joint, les courriels et les autres informations échangés </i>(...)<i>, demeureront confidentiels. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
Edouard Bourcieu fait sans doute allusion à la transparence des négociations dont bénéficient les grandes entreprises privées, <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/PIGEON/50491" target="_blank"><span style="color: blue;">comme le révèle Martin Pigeon</span></a> dans le même numéro décidément collector du <i>Diplo</i> : <i>« La préférence de la commission pour les représentants d’intérêts commerciaux s’est manifestée dès les phases préparatoires du projet. Un document interne montre que, sur cent trente réunions organisées par la direction générale du commerce pour préparer les négociations, cent dix-neuf visaient à recueillir les préférences des grandes entreprises et de leurs représentants. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
Des négociation transparentes ? Certes, mais pas pour tout le monde.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgot7UWOFEq3_7cjEtAs5q4vtt4Fs7fejMSIsdUv1NtX_3sNs4B8YLSMJHPRjW5H-cBrbURnQ7Vp60wU80vz_mNu0w-HV54jetJBxEnEuQKbpbZZjKH8rAx9q-ysGsxV7AQDBxKJliwFrx2/s1600/Edouard+Bourcieu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgot7UWOFEq3_7cjEtAs5q4vtt4Fs7fejMSIsdUv1NtX_3sNs4B8YLSMJHPRjW5H-cBrbURnQ7Vp60wU80vz_mNu0w-HV54jetJBxEnEuQKbpbZZjKH8rAx9q-ysGsxV7AQDBxKJliwFrx2/s1600/Edouard+Bourcieu.jpg" height="212" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>« Le modèle qui a été utilisé pour chiffrer l'impact économique du TTIP, a été utilisé non pas par la Commission européenne, mais par le un centre de recherche indépendant »</i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le meilleur pour la fin ! Il s'agit ici d'un pur mensonge. Tout simplement. Le modèle économique dont il est question est celui réalisé par le Centre for Economic Policy Research, disponible à <a href="http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/september/tradoc_151787.pdf" target="_blank"><span style="color: blue;">cette adresse</span></a>, qui eut en son temps le bon goût de conclure que le GMT pourrait <i>« accroître de plusieurs millions le nombre d’emplois liés au secteur des exportations dans l’Union européenne »</i>. Du moins avant qu'un rapport commandité par le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne - Gauche verte nordique (GUE-NGL) ne ridiculise ces prévisions.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Entre temps, et contrairement à ce qu'affirme Edouard Bourcieu, la Commission européenne et ses divers représentants ont colporté partout ces conclusions erronées (mais tellement pratiques), notamment dans des communiqués de la Commission européenne, les 12 mars et 14 juin, 4 novembre et 20 décembre 2013 ; dans un communiqué du président de la Commission José Manuel Barroso le 14 juin 2013 ; dans un entretien de M. Karel De Gucht (Commissaire au commerce à la Commission européenne) à la Fondation Robert-Schuman le 9 septembre 2013, ou encore dans un discours de M. De Gucht, 28 janvier 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Soit une sacrée <strike>propagande</strike> publicité pour une étude (erronée) soit disant jamais citée publiquement par la Commission.</div>
<div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Conclusion</b></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Seules deux personnes au sein du public ont pu intervenir à la fin du débat. Que cela soit la faute des organisateurs ou de la longue, très longue plainte du riche avocat spécialisé dans les procès contre les Etats souverains, outré que la langue de Karima Delli ait fourché durant le débat (confondant « tribunal arbitral » et « tribunal arbitraire ») ; la caméra présente ne m'aura pas immortalisé prouvant que MM. Bourcieu et Messerlin sont des menteurs. A charge de revanche.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En attendant, contentons nous de <a href="http://blogs.mediapart.fr/blog/yannick-jadot/130514/ttip-la-commission-europeenne-ne-croit-pas-ses-propres-mensonges" target="_blank"><span style="color: blue;">la déconfiture de ce brave Karel De Gucht</span></a> interrogé par l'eurodéputé EELV Yannick Jadot sur ces désormais cultes prévisions économiques miraculeuses du GMT : <i>« On ne peut pas chiffrer ça à quelques euros près. Moi, je ne le fais pas</i>. (...) <i>Vous savez, il y a une étude qui dit que chaque ménage va en retirer 545 euros par année. Moi, je ne sais pas comment on peut arriver à ces chiffres.</i> (...) <i>Donc je ne les cite que très rarement. »</i></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: start;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u><br /></u></i></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px; text-align: justify;">• </span></span><span style="text-align: justify;">« </span><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/A/50476" style="text-align: justify;" target="_blank"><span style="color: blue;">Dossier : Grand marché transatlantique</span></a><span style="text-align: justify;"> », </span><i style="text-align: justify;">Le Monde diplomatique</i><span style="text-align: justify;">, juin 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.2000007629395px;">• Centre for Economic Policy Research, « <a href="http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/september/tradoc_151787.pdf" target="_blank"><span style="color: blue;">Transatlantic Trade and Investment Partnership. The economic analysis explained</span></a> », Commission européenne, Bruxelles, septembre 2013.</span></span><br />
<span style="font-family: inherit; text-align: justify;"><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><br /></span></span><span style="font-family: inherit; text-align: justify;"><span style="line-height: 18.2000007629395px;">• Yannick Jadot, « </span></span><span style="line-height: 18.2000007629395px;"><a href="http://blogs.mediapart.fr/blog/yannick-jadot/130514/ttip-la-commission-europeenne-ne-croit-pas-ses-propres-mensonges" target="_blank"><span style="color: blue;">TTIP: la Commission européenne ne croit pas à ses propres mensonges!</span></a> », Le blog de Yannick Jadot, Mediapart.fr, 13 mai 2014.</span></div>
</div>
</div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-42232242748418316732014-07-18T01:22:00.000-07:002014-11-04T04:53:40.034-08:00Bombardements à Gaza, festival d'hypocrisie en France et aux Etats-Unis<div style="text-align: justify;">
Réagissant au communiqué de François Hollande faisant savoir qu'il <i>« appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population »</i>, un « vieux routier du Quai d'Orsay » fait part de son incompréhension à Claude Angeli, du <i>Canard enchaîné</i> : <i>« personne n'ignore les fortes sympathies du Président et de Manuel Valls à l'égard d'Israël. Mais de là à accorder un chèque en blanc à Netanyahou et à engager ainsi la France, il y a tout de même une marge. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'appareil diplomatique français semble lui-même « colonisé » par d'influents pro-israéliens, à l'image de Jacques Audibert (patron de la cellule diplomatique de l'Elysée), Emmanuel Bonne (conseiller pour l'Afrique du nord et le Moyen-Orient) et Gérard Araud (ambassadeur à Washington et ex-représentant de la France à l'Organisation des Nations unies). <i>« Ni de droite ni de gauche, admiratifs des Etats-Unis, partisans des interventions militaires et de l’OTAN, obsédés par la "guerre contre le terrorisme" et contre l’islam, grands admirateurs d’Israël, ils s’incrustent au cœur de l’appareil d’Etat et garantissent la continuité de la diplomatie française, quel que soit le parti au pouvoir »</i>, <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-07-15-Hollande-Fabius-les-errements-de-la-diplomatie" target="_blank"><span style="color: blue;">observe Alain Gresh</span></a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On peut aussi évoquer le cas du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, <a href="http://www.ipsnews.net/2013/11/lavrov-reveals-amended-draft-circulated-at-last-moment/" target="_blank"><span style="color: blue;">VRP va-t-en-guerre d'Israël</span></a>. Si bien qu'un <i>« vieux socialiste » </i>en conclut ironiquement que <i>« l'entourage élyséen de François Hollande n'a rien fait pour calmer ses emballements pro-Netanyahou, bien au contraire »</i>. Le directeur du renseignement à la DGSE François Sénémaud a même récemment dû demander à ses troupes d'éviter de rédiger des notes susceptibles de contredire les analyses de la cellule diplomatique de François Hollande ; ce qui montre bien l'aveuglement idéologique qui règne en haut lieu, et promet de belles bourdes à l'avenir.<br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour Alain Gresh, <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/04/liran-latlantisme-et-les-miettes.html" target="_blank"><span style="color: blue;">l'engagement atlantiste</span></a> et pro-israélien de l'exécutif français s'inscrit dans la droite ligne de Nicolas Sarkozy, <i>« en rupture avec un demi-siècle de diplomatie menée par Paris. On a assisté depuis dix ans, dans le plus grand silence, à un virage de la diplomatie française. Entamé à la fin du mandat de Jacques Chirac, il a été accentué par Nicolas Sarkozy et par François Hollande. Et il touche tous les domaines, pas seulement le conflit israélo-palestinien. Il s’est accompagné d’un effacement de la place de la France, qui ne fait plus entendre de voix singulière, si ce n’est, parfois, pour critiquer, "sur leur droite", les Etats-Unis. » </i>En témoigne en outre la manière dont <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-06-16-Comment-Paris-favorise-le-depart-des-juifs" target="_blank"><span style="color: blue;">Paris favorise le départ des juifs français vers Israël</span></a>, relevé en juin par le même auteur.<br />
<i><br /></i>
Malgré cette partialité manifeste pour Israël, un responsable de l’Elysée explique que la position de la France <i>« reste fondée sur l’équilibre »</i>. Une argumentation qui ne tient pas debout, comme le montre bien Alain Gresh : <i>« </i><i>Equilibre entre l’occupant et l’occupé ? Entre les quelque 200 morts palestiniens et les "zéro mort" côté israélien ? Quand le général de Gaulle critiquait l’agression israélienne de juin 1967, il ne faisait pas preuve d’équilibre. Quand les Etats européens réunis à Venise en 1980 demandaient le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à un dialogue avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ils ne faisaient pas preuve d’équilibre. Quand Jacques Chirac s’indignait, lors de sa fameuse visite à Jérusalem en 1996, du comportement des troupes d’occupation, il ne faisait pas preuve d’équilibre. </i><i>Cette notion d’équilibre est souvent mise en avant par les médias, mais il est curieux qu’elle ne le soit que pour le conflit israélo-palestinien : ni <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/05/lopinion-ca-se-travaille-aussi-en.html" target="_blank"><span style="color: blue;">sur l’Ukraine</span></a>, ni sur la Syrie, ni sur la plupart des autres crises, les journalistes n’invoquent l’équilibre ; pourquoi le font-ils seulement sur la Palestine ? Rappelons que le rôle des journalistes n’est pas d’être équilibrés, mais d’expliquer les faits, d’expliquer les réalités. </i><i>»</i><br />
<i><br /></i>Sur le traitement médiatique du conflit en France, <a href="http://www.acrimed.org/article4407.html" style="color: blue;" target="_blank">Julien Salingue explique pour Acrimed</a> que <i>« le biais principal, qui en conditionne bien d’autres, consiste à traiter sur un pied d’égalité un État doté d’institutions stables, d’une économie moderne et comparable à celle des pays occidentaux, d’une armée parmi les plus puissantes et les plus équipées au monde et, d’autre part, un peuple qui ne possède ni État, ni économie viable, ni armée régulière. Ce pseudo-équilibre entretient l’illusion d’un "conflit" entre deux entités qui seraient quasi-équivalentes, alors que ce n’est évidemment pas le cas.</i><i> </i>(...)<i> </i><i>traiter sur un pied d’égalité un État qui, au regard du droit international, est une puissance occupante – et est régulièrement condamnée comme telle – et un peuple en lutte depuis des décennies pour la satisfaction de ses droits nationaux – consacrés par les résolutions de l’ONU – entretient l’illusion d’un « conflit » entre deux « parties » dont la légitimité, du point de vue du droit, serait quasi-équivalente, alors que ce n’est évidemment pas le cas. »</i><br />
<br />
A cela s'ajoute - entre autres - le triple biais de décontextualisation, de la déshistorisation et de la dépolitisation du conflit, symptômes du « syndrome de Tom et Jerry » : <i>« Tom et Jerry, célèbres personnages de dessins animés, sont en conflit permanent. Ils se courent après, se donnent des coups, construisent des pièges, se tirent parfois dessus et, quand ils semblent se réconcilier, sont en réalité en train d’élaborer de nouveaux subterfuges pour faire souffrir l’adversaire. Le spectateur rit de bon cœur, mais il reste dans l’ignorance : il ne sait pas pourquoi ces deux-là se détestent, on ne lui a jamais expliqué pourquoi Tom et Jerry ne peuvent pas parvenir à une trêve durable, voire une paix définitive. </i><i>Dans le traitement médiatique dominant, Israël et les Palestiniens ressemblent, à bien des égards, à Tom et Jerry, accumulant les "attaques", les "ripostes" et autres "représailles", sans que l’on sache trop pourquoi. La couverture se focalise sur l’enchaînement des événements "spectaculaires", sans questionner et expliciter les causes profondes ou les dynamiques à long ou moyen terme. </i><i>»</i><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Et aux Etats-Unis ?</b></div>
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<b><br /></b></div>
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L'offre de médiation du président américain a été brutalement rejetée par le Premier ministre israélien. D'après Elie Barnavi, ex-ambassadeur d'Israël à Paris, Barack Obama n'a pas les moyens politiques de forcer la main à Benyamin Netanyahou car il est <i style="text-align: justify;">« coincé par son Congrès et par le lobby juif aux Etats-Unis » </i>(<i>L'Opinion</i>, 28 avril)<span style="text-align: justify;">. Une situation que le gouvernement israélien comprend parfaitement, au point d'ignorer les efforts américains dans les négociations pour trouver un accord de paix, et même d'insulter publiquement John Kerry, sans réaction particulière de la part des américains (à ce sujet, lire : Alain Gresh, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/GRESH/50521" target="_blank"><span style="color: blue;">Pourquoi les négociations au Proche-Orient échouent toujours</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2014). </span></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="text-align: justify;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="text-align: justify;">Deux scandales médiatiques ont retenu l'attention outre-Atlantique, nous apprend Alex Kane dans le numéro de juillet/août d'<i>Extra!</i> de Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR).</span><br />
<blockquote class="tr_bq">
<span style="text-align: justify;">Le gouverneur du New Jersey Chris Christie s'est rendu à Las Vegas fin mars pour s'assurer le soutien du magnat des casinos Sheldon Adelson, un milliardaire de droite et pro-israélien qui est récemment devenu le premier contributeur du Parti républicain. Pendant son discours devant un congrès de la Republican Jewish Coalition, Christie a essayé d'impressionner l'homme sur qui il compte pour l'aider à gagner son ticket pour la Maison Blanche :</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<i style="text-align: justify;">« J'ai fait un tour en hélicoptère au dessus des Territoires occupés, et j'ai alors personnellement ressenti l'incroyable menace militaire auquel fait face Israel. » </i><span style="text-align: justify;">Mais, plutôt que de souligner ses</span><span style="text-align: left;"> qualifications en matière de politique étrangère </span><span style="text-align: left;">auprès de la RJC</span><span style="text-align: left;">, l'utilisation de Christie du terme </span><i>« </i><i>Territoires occupés </i><i>»</i> a déclenché un tollé dans un public qui ne considère pas que la présence militaire d'Israël en Palestine relève de l'occupation.</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Un tollé complaisamment relayé par les médias américains, comme NPR (31/3/2014), Associated Press (30/3/2014), ou encore le <i>Washington Post</i> (1/4/2014), faisant passer pour une opinion comme une autre, une croyance totalement fausse, puisque utiliser le terme <i>« </i><i>Territoires occupés </i><i>»</i> pour désigner les enclaves palestiniennes grouillant de soldats israéliens est parfaitement justifié. Le terme « occupation » est un terme officiellement accepté, s'appliquant à toute situation où une armée exerce le contrôle effectif d'un territoire sur lequel elle n'a pas ce titre. Même le Département d'Etat des Etats-Unis, qui n'est pourtant pas une place forte anti-israélienne, utilise ce terme.<br />
<br />
<a href="http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/15/le-compte-a-rebours-avant-la-prochaine-confrontation-israelo-palestinienne-a-deja-commence_4457496_3218.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Comme le rappelle Benjamin Barthe</span></a> du <i>Monde</i>, <i>« l’occupation de la bande de Gaza, contrairement à ce qu’affirme Israël, n’a pas pris fin avec le départ du dernier de ses soldats, le 11 septembre 2005. Comme le rappelle opportunément l’ONG israélienne Gisha sur son site Internet, l’Etat hébreu continue de contrôler des pans entiers de la vie des Gazaouis : le registre d’état civil, les eaux territoriales, l’espace aérien et l’unique terminal commercial. (…) De cet état de fait, la plupart des experts en droit international ont conclu que la bande de Gaza est toujours sous occupation. C’est la position officielle des Nations unies. Un tel statut requiert de l’occupant qu’il assure le « bien-être » de la population occupée. Mais à ces obligations, Israël s’est constamment soustrait. Grâce au renfort de l’Egypte du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, farouchement hostile au Hamas, et à l’apathie de la communauté internationale, le bouclage de Gaza s’est même aggravé. Selon le bureau des statistiques palestinien, le taux de chômage pour les jeunes de 15 à 29 ans y a atteint 58 % durant le premier semestre de cette année. 70 % de la population dépend des distributions d’aide humanitaire pour sa survie ».</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Un mois plus tard, les Américains ont droit au même genre de gag médiatique. Cette fois, c'est le Secrétaire d'Etat John Kerry qui en est à l'origine, dans un discours devant la <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677" target="_blank"><span style="color: blue;">Commission Trilatérale</span></a>, le rendez-vous préféré de l'élite mondiale. Le discours de John Kerry sonne comme un avertissement à Israel, s'il ne permet pas la création d'un Etat palestinien : <i>« La solution à deux Etats est clairement la seule alternative. Car, avec un seul Etat, on aboutit soit à un Etat d'apartheid avec des citoyens de second rang, soit à un Etat qui ruine la capacité d'Israël d'être un Etat juif »</i>.<br />
<br />
C'est ici l'utilisation du mot <i>« </i><i>apartheid </i><i>» </i>qui a déclenché le tollé médiatique, de Fox News (29/4/2014) à MSNBC.com (29/4/2014), ou encore CNN (29/4/2014), alors même qu'il est employé dans un registre hypothétique.<br />
<br />
De plus, l'apartheid a été défini par le statut de Rome de 2002, comme un système où des actes inhumains sont commis par un groupe racial contre un autre groupe racial dans le contexte d'un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique. Or, la Cisjordanie comprend deux systèmes de lois et de routes, un pour les juifs, l'autre pour les Palestiniens, comprenant des centaines de check-point militaires ; et les colons se voient dotés de privilèges refusés aux Palestiniens. Gaza est soumise à un blocus depuis 2007, tandis que les Arabes israéliens subissent des discriminations systématiques, comme les lois qui empêchent les non-juifs de vivre dans de petites communautés, ou celles qui empêchent le regroupement familial si l'un des époux vit dans les Territoires occupés. Il existe un statut "spécial" pour les Palestiniens de Jérusalem Est qui est occupée, des pans entiers de la Cisjordanie sont déclarés zone militaire ou parcs naturels (et donc interdits aux Palestiniens), certains bus sont interdits aux Palestiniens et des mur scindent en deux des villages palestiniens. En outre, les Palestiniens subissent des réquisitions de terres et des expulsions, des campagnes d’arrestations, des attaques menées par les colons et des périodes de couvre-feu. Plus de 5 000 prisonniers politiques sont détenus par Israël, et plusieurs millions de réfugiés palestiniens vivent dans des camps.<br />
<br />
Desmond Tutu, militant sud-africain de la lutte contre l'apartheid, et qui n'est donc pas le moins bien placé pour en parler, a d'ailleurs comparé la situation des Palestiniens aujourd'hui à celle des noirs pendant l'apartheid sud-africain.<br />
<br />
Les médias américains se sont donc insurgé contre l'usage d'un mot au conditionnel, alors qu'il s'applique dès aujourd'hui à la politique israélienne. Il est d'ailleurs intéressant de voir que cette indignation infondée s'est aussi répandu dans les médias français. En effet, <a href="http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140429-etats-unis-israel-john-kerry-apartheid-dementi/" target="_blank"><span style="color: blue;">RFI</span></a> évoque un John Kerry <i>« </i><i>très frustré </i><i>»</i>, <a href="http://www.europe1.fr/International/John-Kerry-Israel-et-l-Etat-d-apartheid-2105913/" target="_blank"><span style="color: blue;">Europe 1</span></a> parle de <i>« </i><i>mots qui fâchent </i><i>»</i>, et l'impayable quotidien de Serge Dassault, <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2014/04/29/01003-20140429ARTFIG00126-la-bourde-de-john-kerry-sur-un-possible-etat-d-apartheid-en-israel.php" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Le Figaro</i></span></a>, parle de <i>« </i><i>bourde </i><i>»</i> et de <i>« </i><i>fausse note </i><i>».</i><br />
<i><br /></i>
<br />
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
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<b><br /></b></div>
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<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
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<i><u><br /></u></i></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• Claude Angeli, </span></span><span style="text-align: justify;">«</span><span style="text-align: justify;"> Cafouillages élyséens face aux bombardements de Gaza </span><span style="text-align: justify;">», <i>Le Canard enchaîné</i>, 16 juillet 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• Alain Gresh, </span></span><span style="text-align: justify;">« <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-07-15-Hollande-Fabius-les-errements-de-la-diplomatie" target="_blank"><span style="color: blue;">Hollande-Fabius, les errements de la diplomatie française</span></a> », Nouvelles d'Orient, Les blogs du Diplo, 15 juillet 2014.</span><br />
<span style="font-family: inherit; text-align: justify;"><span style="line-height: 18.200000762939453px;"><br /></span></span>
<span style="font-family: inherit; text-align: justify;"><span style="line-height: 18.200000762939453px;">• Gareth Porter, </span></span><span style="font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">« <span style="text-align: start;"><a href="http://www.ipsnews.net/2013/11/lavrov-reveals-amended-draft-circulated-at-last-moment/" target="_blank"><span style="color: blue;">Lavrov Reveals Amended Draft Circulated at “Last Moment”</span></a> </span>», Inter Press Service, 15 novembre 2013.</span><br />
<span style="font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• Alain Gresh, </span></span><span style="text-align: justify;">« <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-06-16-Comment-Paris-favorise-le-depart-des-juifs" target="_blank"><span style="color: blue;">Comment Paris favorise le départ des juifs français vers Israël</span></a> </span><span style="text-align: justify;">», Nouvelles d'Orient, Les blogs du Diplo, 16 juin 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• Julien Salingue, </span></span><span style="text-align: justify;">«<a href="http://www.acrimed.org/article4407.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Offensive israélienne contre Gaza : les partis pris du traitement médiatique<span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;"></span></span></a> </span>», Acrimed, 18 juillet 2014.</div>
</div>
</div>
</div>
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="line-height: 18.200000762939453px;">• </span><span style="background-color: #fefdfa;">Alain Gresh, « </span><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/GRESH/50521" target="_blank"><span style="color: blue;">Pourquoi les négociations au Proche-Orient échouent toujours</span></a><span style="background-color: #fefdfa;"> », </span><i>Le Monde diplomatique</i><span style="background-color: #fefdfa;">, juin 2014).</span></span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• </span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">Alex Kane, </span>« Spinning Away Israel 'Gaffes' », <a href="http://fair.org/extra-issues/extra-july-2014/" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Extra!</i></span></a>, vol. 27, n°7, juillet/août 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• </span></span><span style="line-height: 18.200000762939453px;">Benjamin Barthe, </span><span style="text-align: justify;">«<span style="color: blue;"> </span><a href="http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/15/le-compte-a-rebours-avant-la-prochaine-confrontation-israelo-palestinienne-a-deja-commence_4457496_3218.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Israël-Gaza : pourquoi l’histoire se répète</span></a> », <i>Le Monde</i>, 15 juillet 2014.</span><br />
<div style="text-align: start;">
<span style="background-color: #fefdfa; text-align: justify;"><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: start;">
<span style="background-color: #fefdfa; text-align: justify;"><span style="line-height: 18.200000762939453px;">• </span><span style="background-color: transparent; line-height: 18.200000762939453px;">Olivier Boiral, </span><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px;">«<span style="color: blue;"> </span><span style="line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677" target="_blank"><span style="color: blue;">Pouvoirs opaques de la Trilatérale</span></a> </span>», <i>Le Monde diplomatique</i>, novembre 2003.</span></span></div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-10244923033321363432014-07-16T13:06:00.000-07:002014-07-18T02:18:05.784-07:00De la démocratie à l'oligarchie<div class="tr_bq" style="text-align: justify;">
Le <a href="http://fair.org/extra-issues/extra-july-2014/" target="_blank"><span style="color: blue;">numéro de juillet/août</span></a> d'<i>Extra!</i> de Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR) rapporte les conclusions injustement méconnues d'une étude sur le système politique américain :</div>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;">
D'après une étude universitaire publiée dans <i>Perspectives on Politics</i> (automne 2014), la démocratie américaine est dans un état encore plus lamentable que ce que vous croyez. </div>
<div style="text-align: justify;">
Sortie en avril et réalisée par Martin Gilens (Princeton) et Benjamin I. Page (Northwestern), cette étude analyse plus de 1700 lois votées durant les vingt dernières années, afin de déterminer comment l'opinion publique se traduit en terme de politique publique. Les deux politologues ont conclu que lorsque l'opinion de l'élite économique n'est pas la même que celle de la majorité de la population, l'opinion de cette dernière n'a « aucun impact estimé pour un changement de politique publique, tandis que les élites économiques ont un impact déterminant. »</div>
<div style="text-align: justify;">
En d'autres termes, les chercheurs n'ont pas trouvé la moindre preuve que l'opinion de la majorité de la population ait le moindre impact sur les politiques publiques - tandis que celle des riches est des plus évidentes. C'est ce qui s'appelle une oligarchie : la loi du plus riche. </div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
La question qu'il faut maintenant se poser est la suivante : cette situation est-elle foncièrement différente en France ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Un exemple permet d'envisager la réponse :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En 2005, l'élite économique, politique et médiatique fait feu de tout bois pour soutenir le projet d'un Traité constitutionnel européen (TCE) instituant le libéralisme économique comme principe constitutionnel. Malgré <a href="http://www.acrimed.org/article2049.html" target="_blank"><span style="color: blue;">l'intense propagande</span></a>, ce projet est rejeté par référendum. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On aurait pu croire le projet anéanti, mais c'était sans compter sur la formidable opiniâtreté de nos élites.<br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En 2007 est lancé le projet du Traité de Lisbonne. Voici la description qu'en fait Valéry Giscard d'Estaing, co-rédacteur et ardent défenseur du TCE :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Les propositions institutionnelles du traité constitutionnel </i>[...]<i> se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent, et insérés dans les traités antérieurs. </i>[...]<i> Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. La boîte, elle-même, a été redécorée. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Valéry Giscard d'Estaing, « La boîte à outils du traité de Lisbonne », <i>Le Monde</i>, 26 octobre 2007.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le Traité de Lisbonne, copie conforme du TCE rejeté moins de deux ans auparavant par les Français, n'est pas soumis au référendum, et est opportunément adopté par voie parlementaire (avec l'abstention complice des socialistes français).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans cette sombre histoire, un indice permettait de prendre conscience dès 2005 de l'abîme existant entre les élites politiques et le peuple dans son ensemble. Réuni en Congrès à Versailles - tout un symbole - quelques semaines avant que les Français ne se prononcent largement contre, les députés et sénateurs français votaient à 90 % pour le TCE.</div>
<br />
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
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<b><br /></b></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u><br /></u></i></div>
</div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• Steve Rendall et Janine Jackson, </span></span><span style="text-align: justify;">« Study Confirms Our Wealth-Controlled Politics</span><span style="text-align: justify;"> », <a href="http://fair.org/extra-issues/extra-july-2014/" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Extra!</i></span></a>, vol. 27, n°7, juillet/août 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• </span></span><span style="text-align: justify;">Martin Gilens et Benjamin I. Page, </span><span style="text-align: justify;">« </span>Testing Theories of American Politics: <span style="text-align: justify;">Elites, Interest Groups, and Average Citizens</span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">», </span><i style="text-align: justify;">Perspectives on Politics</i><span style="text-align: justify;"> (automne 2014). L'étude (en anglais) est disponible en libre accès et en PDF à <a href="https://www.princeton.edu/~mgilens/Gilens%20homepage%20materials/Gilens%20and%20Page/Gilens%20and%20Page%202014-Testing%20Theories%203-7-14.pdf" target="_blank"><span style="color: blue;">cette adresse</span></a>.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• Henri Maler et Antoine Schwartz, <a href="http://www.acrimed.org/article2049.html" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Médias en campagne. Retours sur le référendum de 2005</i></span></a>, Editions Syllepses, 2005.</span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">«</span><span style="text-align: justify;"> <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/mav/129/" target="_blank"><span style="color: blue;">Europe : droit d'inventaire</span></a> </span><span style="text-align: justify;">», <i>Manière de voir</i>, n°129, juin/juillet 2013.</span></div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-31539191735812052142014-07-11T08:34:00.000-07:002014-07-18T03:34:07.599-07:00GMT, TPP... vers un « Occident » américain contre les pays émergents ? [mise à jour/corrections]<div style="text-align: right;">
<div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaXrvJbGxF3yKmM8h9PlR0UAfKy9vZznflt0NAFimqFKcrpx8FmfiRdMd3IDi2R03ndPk7TO41GpTgLtVQHV4eonhGmHoQz5_s-S1Mfa7ybAce4R1TdWZjZZPAZwTKSARfZXxTzcMSSxBz/s1600/GMT,+TPP...++vers+un+%C2%AB+Occident+%C2%BB+am%C3%A9ricain+contre+les+pays+%C3%A9mergents+%5Bmis+%C3%A0+jour+-+juillet%5D.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaXrvJbGxF3yKmM8h9PlR0UAfKy9vZznflt0NAFimqFKcrpx8FmfiRdMd3IDi2R03ndPk7TO41GpTgLtVQHV4eonhGmHoQz5_s-S1Mfa7ybAce4R1TdWZjZZPAZwTKSARfZXxTzcMSSxBz/s1600/GMT,+TPP...++vers+un+%C2%AB+Occident+%C2%BB+am%C3%A9ricain+contre+les+pays+%C3%A9mergents+%5Bmis+%C3%A0+jour+-+juillet%5D.png" height="280" title="GMT, TPP... vers un « Occident » américain contre les pays émergents [mis à jour - juillet]" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pour zoomer à votre aise, clique droit et enregistrer l'image sous.</td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-size: 13px;"><b>Jérémie Fabre</b></span></div>
<div style="text-align: left;">
<i style="text-align: justify;"><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u><br /></u></i><span style="font-family: inherit; text-align: left;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span></span>« <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/A/50476" target="_blank"><span style="color: blue;">Dossier : Grand marché transatlantique</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2014.<br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;"><br /></span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• </span>Steve Rendall, « <a href="http://fair.org/extra-online-articles/tpp-the-largest-corporate-power-grab-youve-never-heard-of/" target="_blank"><span style="color: blue;">TPP—‘The Largest Corporate Power Grab You’ve Never Heard Of’</span></a> », <i>Extra!</i>, mars 2014.</div>
</div>
<div>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">« Bases de l’US Navy dans le monde », <i>DSI</i>, hors série n°33, décembre 2013 - janvier 2014.</span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">Tanguy Struye de Swielande, </span><span style="text-align: justify;">« Réaffirmation </span><span style="text-align: justify;">de la présence américaine en Asie-Pacifique », <i>op. cit.</i></span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">« Les États-Unis dans le monde », <i>Diplomatie</i> n°68, mai-juin 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">Elsa Tulmets, « La Politique européenne de voisinage à la recherche d'un nouveau souffle », <i>Questions internationales</i>, n°66, </span><span style="text-align: justify;">mars-avril 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span><span style="text-align: justify;">Pour compléter : <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/GMT" target="_blank"><span style="color: blue;">le Dossier complet du <i>Monde diplomatique</i> sur le sujet</span></a>, avec des articles disponibles en intégralité, les archives du journal, des extraits radio, des précédents qui donnent de l'espoir et l'agenda pour prendre part à la lutte.</span></div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-11383059278543097922014-06-16T00:05:00.000-07:002014-06-18T13:30:43.951-07:00GMT, TPP... : vers un « Occident » américain contre les pays émergents ?<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmrRVET9NlT3cuVWLvMICaOM7AIcu0eWBPdrUV95uft2G2FGAq1Mm8JTAsM42_BRHDxPfSprNFR_-onP6NCMXo5O-cspJGUpAZmEHygUxLxL31FCcLzrU5FoQBVWT9xnwB4N2mo6kZ92_F/s1600/GMT,+TPP+-+Vers+un+occident+am%C3%A9ricain+contre+les+pays+%C3%A9mergents+-+Carte.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Carte réalisée par Jérémie Fabre, sous Adobe Illustrator, juin 2014." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmrRVET9NlT3cuVWLvMICaOM7AIcu0eWBPdrUV95uft2G2FGAq1Mm8JTAsM42_BRHDxPfSprNFR_-onP6NCMXo5O-cspJGUpAZmEHygUxLxL31FCcLzrU5FoQBVWT9xnwB4N2mo6kZ92_F/s1600/GMT,+TPP+-+Vers+un+occident+am%C3%A9ricain+contre+les+pays+%C3%A9mergents+-+Carte.png" height="282" title="GMT, TPP - Vers un occident américain contre les pays émergents - Carte" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pour zoomer à votre aise, clique droit et enregistrer l'image sous.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: 13px;"><b>Jérémie Fabre</b></span></div>
<div style="text-align: left;">
<i style="text-align: justify;"><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u><br /></u></i>
<span style="font-family: inherit; text-align: left;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span></span>« <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/A/50476" target="_blank"><span style="color: blue;">Dossier : Grand marché transatlantique</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2014.<br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px;">• </span>Steve Rendall, « <a href="http://fair.org/extra-online-articles/tpp-the-largest-corporate-power-grab-youve-never-heard-of/" target="_blank"><span style="color: blue;">TPP—‘The Largest Corporate Power Grab You’ve Never Heard Of’</span></a> », <i>Extra!</i>, mars 2014.</div>
</div>
<div>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">« Bases de l’US Navy dans le monde », <i>DSI</i>, hors série n°33, décembre 2013 - janvier 2014.</span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">Tanguy Struye de Swielande, </span><span style="text-align: justify;">« Réaffirmation </span><span style="text-align: justify;">de la présence américaine en Asie-Pacifique », <i>op. cit.</i></span><br />
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">« Les États-Unis dans le monde », <i>Diplomatie</i> n°68, mai-juin 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span><span style="text-align: justify;">Elsa Tulmets, « La Politique européenne de voisinage à la recherche d'un nouveau souffle », <i>Questions internationales</i>, n°66, </span><span style="text-align: justify;">mars-avril 2014.</span><br />
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<span style="text-align: justify;">Pour compléter : <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/GMT" target="_blank"><span style="color: blue;">le Dossier complet du <i>Monde diplomatique</i> sur le sujet</span></a>, avec des articles disponibles en intégralité, les archives du journal, des extraits radio, des précédents qui donnent de l'espoir et l'agenda pour prendre part à la lutte.</span></div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-85683492625828587392014-05-15T10:42:00.000-07:002014-06-18T04:35:10.023-07:00Poutine, ennemi n°1 aux Etats-Unis<div style="text-align: justify;">
Cet article consiste principalement en une reprise d'un article publié sous le titre « <a href="http://fair.org/extra-online-articles/radioactive-putin-is-stalins-spawn/" target="_blank"><span style="color: blue;">‘Radioactive’ Putin Is ‘Stalin’s Spawn’</span></a> » (par Peter Hart) dans le magazine <i><a href="http://fair.org/extra-issues/extra-may-2014/" target="_blank"><span style="color: blue;">Extra!</span></a> </i>de l'organisation <a href="http://fair.org/" target="_blank"><span style="color: blue;">Fairness and Accuracy in Reporting</span></a> (FAIR), équivalent américain de l'association de critique des médias <a href="http://www.acrimed.org/" target="_blank"><span style="color: blue;">Acrimed</span></a>. Je ne saurais trop conseiller la lecture de leur travail, et tout soutien à leur apporter (l'import fonctionne très bien).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Depuis le début de la crise ukrainienne, si la couverture médiatique française des événements s'est révélée loin d'être parfaite, celle des médias américains relève manifestement du gag bien gras. On apprend ainsi sur Fox News (Bill O'Reilly, 3/3/14) que l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie relève d'une <i>« stratégie hitlérienne »</i>, tandis que le <i>Washington Post </i>(George Will, 17/3/14) agite un <i>« retour de Staline »</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sans aller jusqu'à de telles extrémités, l'émission World News (7/3/14) de la chaîne ABC s'est livré à une étrange étude :</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Jonathan Karl a décrit une <i>« étude du Pentagone essayant de lire le langage corporel de Poutine »</i>, qui apparemment suggérait que <i>« son style de marche peut donner un aperçu de la façon dont il fonctionne. »</i> Cette étude, rapporte Karl, a trouvé que <i>« le style de mouvement de Poutine montre un homme contraint d'avancer tout droit »</i>... Une faiblesse qu'il compense <i>« par un besoin considérable de contrôle extérieur, qu'il cherche par un affichage de puissance. »</i></div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Un diagnostic qui rappelle fortement <a href="http://www.acrimed.org/article4317.html" target="_blank"><span style="color: blue;">certaines expériences</span></a> tout aussi distrayantes en France.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'article d'<i>Extra!</i> pointe cinq dysfonctionnements majeurs dans la couverture médiatique américaine de la crise ukrainienne.</div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: center;">
<b>Un « match » entre Obama et Poutine</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Dans cet article, Peter Hart montre que les enjeux de la crise ukrainienne sont systématiquement ramenés à un duel entre Barack Obama et Vladimir Poutine :</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« Entre les deux superpuissances, le match commence </i>(...) <i>Le président Obama et le président Russe Vladimir Poutine sont coincés dans une sorte de duel. »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- Diane Sawyer, ABC World News (17/3/14).</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« Rarement une menace d'un président des Etats-Unis a été outrepassée aussi rapidement - et aussi impunément - que l'avertissement d'Obama au président Russe Vladimir Poutine vendredi soir. »</i> En réponse à <i>« cet acte clair d'agression armée au coeur de l'Europe </i>(...)<i> Obama doit montrer que cela ne se fera pas sans conséquence. »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- <i>The Washington Post</i> (1/3/14)</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« C'est le prestige des Etats-Unis qui est en jeu </i>(...)<i> Pourquoi est-ce que la Russie semble ignorer ces avertissements de l'administration ? »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- David Gregory, NBC Nightly News (1/3/14).</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« La question, c'est le leadership d'Obama, tout simplement. C'est un test majeur pour le reste du monde, surtout pour ses mauvais acteurs, prenez le au sérieux lorsqu'il dit de ne pas faire quelque chose. »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- David Gregory, NBC Nightly News (2/3/14).</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« Ce n'est pas la première fois avec Poutine. Poutine agit, Obama avertit. Poutine agit, Obama avertit. C'est une position qu'il ne peut assumer plus longtemps, il ne peut plus se contenter d'avertir. »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- Chuck Todd, NBC Nightly News (2/3/14). </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« L'occupation russe de la Criméee défie M. Obama plus que toute autre crise internationale. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
Peter Baker, <i>The New York Times</i>, (2/3/14).</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« Mais qu'est-ce que les Etats-Unis attendent pour reprendre la main sur cette confrontation avec Vladimir Poutine ? »</i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
- David Gregory Meet the Press (23/3/14).</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
En résulte personnalisation (Obama vs. Poutine), dépolitisation (un problème de personnalité et non de politique) et donc simplification à outrance des enjeux.</div>
</div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Poutine est fou</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Non seulement Poutine a l'outrecuidance d'ignorer les exigences d'Obama, mais il semble tout simplement vivre dans un autre monde : </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« La Chancelière Angela Merkel a affirmé dimanche au téléphone à M. Obama qu'après avoir discuté avec M. Poutine, elle n'était plus certaine qu'il soit conscient des réalités, d'après des sources au courant de cet appel. </i>"Dans un autre monde"<i>, c'est ce qu'elle a dit. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Peter Baker, <i>The New York Times</i>, (2/3/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cette idée a ensuite été reprise un peu partout, du <i>Time </i>(4/3/14) à CNN (3/3/14), en passant par <i>The Washington Post</i> (4/3/14) et <i>The New Republic</i> (4/3/14), ignorant notamment les dénégations du gouvernement allemand. Mark Seibel, de McClatchy (5/3/14) a noté à ce sujet que <i>« dans le milieu de la propagande, décrire avec succès votre adversaire comme un fou, dépourvu de la moindre rationalité dans ses actions, rend toute tentative de compréhension de la complexité et de l'importance des enjeux parfaitement inutile. »</i> Propagande, le mot est lâché.</div>
</div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Poutine n'a pas d'arguments</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
D'après <i>The New York Times </i>(4/3/14), lors de sa conférence de presse du 3 mars à propos de la crise ukrainienne, Vladimir Poutine a <i>« présenté une version des événements qui était fondamentalement en contradiction avec l'opinion de la plupart des responsables des Etats-Unis, d'Europe et d'Ukraine. »</i> Quelle était donc cette version des faits si improbable ? Il s'agissait d'une dénonciation des <i>« doubles standards qui justifient les opérations militaires des Etats-Unis ou de l'OTAN au nom des droits de l'homme ou de la démocratie, sans tenir compte des préoccupations russes »</i>, mentionnant par exemple les attaques américaines contre l'Irak, l'Afghanistan et la Libye. Il s'agit donc d'un argument de type « vous le faites aussi », qui, s'il ne justifie pas les pressions russes en Ukraine, est loin d'être délirant (comme évoqué <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/05/lopinion-ca-se-travaille-aussi-en.html" target="_blank"><span style="color: blue;">dans un article précédent</span></a>).<br />
<br />
Peter Hart note qu'il aurait tout aussi bien pu rappeler l'invasion de Grenade décidée par Ronald Reagan en 1983, présentée comme une mission visant à protéger un petit nombre d'étudiants Américains. Cette invasion causa la mort d'une centaine de personnes et fut condamnée par les Nations unies, qui n'avaient d'ailleurs pas été consultées. Autres exemple intéressants : le détachement de Panama de la Colombie par les Etats-Unis en 1903, puis son l'invasion décidée par George H. W. Bush en 1991 dont la justification officielle, tout aussi fragile, était de protéger des citoyens américains. Ces arguments des autorités américaines font étrangement écho aujourd'hui aux arguments russes, lorsqu'ils affirment vouloir <i>« protéger les populations russophones d'Ukraine »</i>.<br />
<br />
L'amnésie sélective semble être de mise outre-Atlantique, puisque le Secrétaire d'Etat John Kerry lui même a déclaré le 3 mars 2014 qu' <i>« on n'envahit pas un autre pays sous un prétexte bidon afin de faire valoir ses intérêts. » </i>Ce à quoi Fred Hiatt du <i>Washington Post</i> (23/3/14) a répondu que <i>« Poutine a monté la plus évidente des violations de la souveraineté d'un Etat depuis que Saddam Hussein a envahi le Koweit en 1990 »</i> ; ce qui, pour un journaliste favorable à la guerre en Irak en 2003 et colporteur des mensonges américains pour la justifier, ne manque pas sel.<br />
<br />
Le <i>New York Time</i> (6/3/14) se permet même un peu de dérision en évoquant les médias russes : <i>« Les descriptions macabres et détaillées des interventions passées des Etats-Unis (...) sont devenues un thème récurrent dans les reportages russes sur l'Ukraine et sa péninsule russophone de Crimée »</i> Comme le remarque ironiquement Peter Hart, <i>«<b> leur</b> propagande peut être si maladroite... »</i><br />
<i><br /></i>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Du bon usage de la falsification</b></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: left;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: left;">Pour une bonne partie des médias américains (et des politiciens tels que John McCain), Poutine, dans sa folie, cherche a recréer la défunte URSS. Comme le remarque Politifact (6/3/14), la grande majorité des experts de la Russie n'y croient pas une seconde. Mais pour appuyer malgré tout cette théorie, la plupart des médias américains fait référence à une phrase de Poutine datant de 2005.</span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i>« Voila à quoi ressemblait son pays alors, un vrai géant. Et c'est ainsi qu'il a rétréci lorsque l'Union soviétique s'est effondrée, ce que Poutine a appelé </i>"<b>la</b> plus grande catastrophe du siècle"<i>. Sa vision du monde est marquée par la perte d'un empire. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>- </i>Terry Moran, d'ABC World News (4/3/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Poutine cherche <i>« la restauration de la Russie après une période d'humiliation suite à l'effondrement soviétique, qu'il a nommé de cette manière restée célèbre : </i>"<b>la</b> plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle". <i>»</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- <i>The New York Times</i>, (18/3/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cependant, dans sa <a href="http://archive.kremlin.ru/eng/speeches/2005/04/25/2031_type70029type82912_87086.shtml" target="_blank"><span style="color: blue;">traduction officielle</span></a>, la remarque de Poutine est différente, puisqu'il déclarait que la chute de l'URSS était <i>« <b>une</b> grande catastrophe géopolitique du siècle »</i>, s'appuyant sur la pauvreté de masse ou la profonde crise économique qui a suivi cette chute en Russie. Comme le remarque Peter Hart, la différence de traduction entre <i>« <b>une</b> »</i> et <i>« <b>la</b> »</i> est à peu près aussi significative qu'entre « vraiment pas bien » et « pire qu'Hitler ».</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il est amusant de constater que cette falsification n'est pas une exclusivité américaine, puisqu'on la retrouve dans <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/17/97001-20111117FILWWW00605-poutine-celebre-l-union-sovietique.php" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Le Figaro</i></span></a>, <a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/06/20/russie-de-staline-a-poutine_3433456_3232.html" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Le Monde</i></span></a>, <a href="http://www.lepoint.fr/monde/poutine-a-declare-la-guerre-a-l-occident-20-03-2014-1803437_24.php" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Le Point</i></span></a>, <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ukraine-que-veut-vraiment-vladimir-poutine_1508680.html" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>L'Express</i></span></a>, ou encore dans <a href="http://www.leparisien.fr/international/russie-poutine-ressuscite-l-urss-05-04-2014-3743257.php" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Le Parisien</i></span></a>.</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b><i>« Liberté occidentale »</i> vs. <i>« Poutine et tout ce qu'il représente »</i></b></div>
<div style="text-align: center;">
<b><i><br /></i></b></div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Comme souvent en France, les manifestations contre le président Viktor Ianoukovytch étaient présentées aux Etats-Unis comme le choix de tout un pays entre une Europe moderne et progressiste, et la Russie répressive de Poutine.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il s'agit d'un <i>« duel entre manifestants demandant la liberté occidentale et la police faisant appliquer l'alliance avec le président de la Russie Vladimir Poutine et tout ce qu'il représente. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- Diane Sawyer, ABC (20/2/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Cette brute de Vladimir Poutine... Il utilise la force. C'est comme ça qu'il fonctionne. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- ABC, Martha Raddatz (4/3/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il est <i>« mû par des pulsions nationalistes et des griefs historiques dont on connaît l'incompatibilité aux méthodes modernes de la diplomatie. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- <i>The Washington Post</i> (23/3/14).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Cet individu radioactif qui veut créer l'histoire : un puissant ego, et un puissant nationalisme russe. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
- David Brooks (du <i>New York Times</i>) à Meet the Press, 23/3/14.</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: justify;">
<b><i><br /></i></b></div>
<div style="text-align: justify;">
En réalité, il s'agit seulement de rappeler que <span style="text-align: left;">Ianoukovytch (qui était indubitablement corrompu) aurait obtenu de meilleures garanties économiques de la Russie que de l'Union européenne. Il s'agit aussi de rappeler - fait systématiquement minimisé, voir ignoré - que l'extrême droite sympathisante nazie a été <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/DREYFUS/50198" target="_blank"><span style="color: blue;">indéniablement</span></a> un des piliers de la coalition ayant renversé </span><span style="text-align: left;">Ianoukovytch, et fait partie du nouveau gouvernement. Il s'agit enfin de rappeler qu'un référendum sur l'appartenance à la Russie a déjà eu lieu en Crimée, en 1991, aboutissant au même résultat écrasant aujourd'hui dénoncé par les médias et les politiciens occidentaux comme une <i>« formalité administrative » </i>frauduleuse (Gary Brecher, Pando, 17/3/14).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: left;"><br /></span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: left;">Et Peter Hart de conclure :</span></div>
</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="text-align: left;">Un éditorial du <i>Washington Post</i> (4/3/14) s'inquiétait que Poutine <i>« puisse réellement croire sa propre propagande. »</i> C'est possible. Mais il y a peu de doute que les politiciens - et l'élite médiatique - américaine croit à la sienne.</span></blockquote>
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u><br /></u></i></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• Peter Hart, « <a href="http://fair.org/extra-online-articles/radioactive-putin-is-stalins-spawn/" target="_blank"><span style="color: blue;">‘Radioactive’ Putin Is ‘Stalin’s Spawn’</span></a> » <i>Extra!</i>, vol. 27, n°5, mai 2014. L'article est accompagné d'un petit texte assez jouissif sur les considérations des médiacrates américains quant aux bénéfices gaziers que pourraient engranger les Etats-Unis en utilisant la crise ukrainienne. On peut notamment y lire qu' <i>« il y a une solution évidente qui coïncide avec les intérêts des Etats-Unis - et <b>bien sûr</b> du reste du monde aussi. Cette solution passe par la levée des restrictions irrationnelles sur les exportations</i> (...) <i>de gaz. »</i> ; ou bien encore que la bonne politique serait <i>« de rendre l'Europe, qui achète 30 % de son gaz à la Russie, plus dépendant de notre gaz à la place. »</i></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="background-color: #fefdfa; font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• </span></span><span style="line-height: 18.200000762939453px;"> Blaise Magnin, « <a href="http://www.acrimed.org/article4317.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Les voies impénétrables de "l’expertise" politique</span></a> », Acrimed, 16 avril 2014.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="line-height: 18.200000762939453px;"><br /></span></div>
<span style="line-height: 18.200000762939453px;"><span style="background-color: #fefdfa; text-align: justify;">• Vladimir Poutine, « <a href="http://archive.kremlin.ru/eng/speeches/2005/04/25/2031_type70029type82912_87086.shtml" target="_blank"><span style="color: blue;">Annual Address to the Federal Assembly of the Russian Federation</span></a> », Archives du Kremlin, 25 avril 2005</span></span><br />
<span style="line-height: 18.200000762939453px;"><span style="background-color: #fefdfa; text-align: justify;"><br /></span></span>
<span style="line-height: 18.200000762939453px;"><span style="background-color: #fefdfa; text-align: justify;">• Emmanuel Dreyfus, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/DREYFUS/50198" target="_blank"><span style="color: blue;">En Ukraine, les ultras du nationalisme</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, mars 2014.</span></span></div>
</div>
</div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-59100561760554199232014-05-12T01:22:00.000-07:002014-06-19T13:22:22.070-07:00Courrier international réforme la France<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Dans son numéro n° 1227 du 7 au 14 mai 2014, <i>Courrier international</i> nous propose un dossier sobrement intitulé <i>« Valls attaque !</i><i>»</i>, consacré à la politique du nouveau Premier ministre français. Le dossier est composé de neuf articles de grands titres de presse européens et américains. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Morceaux choisis :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;">« Une myopie très française », Lorenzo B. de Quirós, <i>El Mundo</i>, Madrid</span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« La France, conservatrice dans l’âme, est abonnée à l’immobilisme.</i><i>Manuel Valls doit la faire entrer dans l’ère de la mondialisation. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Le mal </i><i>français tire son origine du consensus social-étatiste </i><i>en vigueur dans l’Hexagone. Un tel consensus </i><i>a empêché la France de concevoir et d’appliquer </i><i>un projet global et cohérent de modernisation, et </i><i>ainsi d’adapter le pays au monde né de la mondialisation </i><i>et de la fin de la guerre froide. Le discours </i><i>des socialistes et des conservateurs a fait de l’immobilisme </i><i>un étendard. Les uns et les autres ont </i><i>défendu à outrance le statu quo, au nom de l’exception </i><i>française ou de la politique de grandeur, ces </i><i>faux talismans en vertu desquels le modèle socio-économique </i><i>en vigueur serait enfermé dans une </i><i>bulle de protection, immunisé contre tout ce qui </i><i>se passe à l’extérieur. Une vision bien singulière </i><i>de la France éternelle. Cette myopie est devenue </i><i>une maladie chronique. Derrière sa façade </i><i>toujours imposante, la France est aujourd’hui le </i><i>malade de l’Europe. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Dans un tel contexte, le remaniement </i><i>ministériel et la nomination de Manuel </i><i>Valls n’auront d’utilité que si la France met en </i><i>place des réformes radicales ou si celles-ci sont </i><i>imposées par l’UE. »</i></span><br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b>
<b><span style="font-family: inherit;">« L’homme de la situation », <i>The New Yorker</i>, New York</span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;">« Il est impressionnant - ce qui est inhabituel pour un homme politique français, pour un homme politique en général - dans sa façon d'être féroce et intelligent, de ne pas faire de compromis et de manier le franc-parler, même s'il manque un peu d'humour. »</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;">« l'Etat français est en surpoids »</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;">« Attention : Montebourg est toxique », Gesche Wüpper, <i>Die Welt</i>, Berlin</span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Le comportement de Montebourg est dangereux. </i><i>Car ses attaques verbales publiques contre les </i></span><i style="font-family: inherit;">entreprises effraient les investisseurs étrangers </i><i style="font-family: inherit;">– et augmentent ainsi le risque que la France </i><i style="font-family: inherit;">perde encore de son attractivité et devienne la </i><i style="font-family: inherit;">risée des marchés internationaux. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« les dirigeants politiques </i><i>français feraient mieux de ne </i><i>pas s’en mêler.</i><i> Au cours des </i><i>dernières décennies, ils n’ont </i><i>pas été capables d’améliorer la </i><i>compétitivité des entreprises </i><i>en réformant le marché du </i><i>travail ni de promouvoir </i><i>de grands conglomérats </i><i>industriels et des alliances </i><i>à l’échelle européenne. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;">« Alstom, emblème du déclin », Christian Schubert, <i>Frankfurter Allgemeine Zeitung</i>, Francfort</span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« La protection </i><i>de l’Etat contre une reprise étrangère n’est pas </i><i>la solution. Pour maintenir l’emploi, il faut avant </i><i>tout un environnement favorable. La participation </i><i>de fonds de pension privés – dont on débat </i><i>depuis des années – pourrait permettre de renforcer </i><i>les entreprises françaises. Le gouvernement </i><i>commence seulement à s’inquiéter de la </i><i>compétitivité de la France. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« Non, la France n’est pas </b><b>le malade de l’Europe », Huw Pill, <i>Financial Times</i>, Londres</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Le pays a bel et bien besoin </i><i>d’une restructuration de fond. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Le manque de discipline fiscale </i><i>fait planer les dépenses publiques </i><i>à des altitudes où elles ne pourront </i><i>pas rester indéfiniment »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Des choix politiques intenables mènent inévitablement </i><i>à la crise »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Même de notre point de vue, plus optimiste, </i><i>il ne faut pas s’attendre à ce que des réformes </i><i>économiques rapides transforment l’économie </i><i>française du jour au lendemain. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« L’environnement </i><i>favorable au financement de la dette souveraine </i><i>française apporte un bol d’air propice à </i><i>un ajustement graduel »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Les arguments qui plaident en faveur d’un ajustement </i><i>graduel sont forts. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« les autorités françaises </i><i>ont fait davantage que ce que l’on veut bien leur </i><i>reconnaître : les réformes du marché du travail </i><i>entreprises il y a un an ont apporté plus de flexibilité </i><i>aux entreprises. Il est vrai qu’elles effleurent à </i><i>peine des questions politiquement plus sensibles et </i><i>économiquement plus cruciales, comme la baisse </i><i>des allocations chômage de longue durée, la réduction </i><i>du nombre d’emplois publics, la réaffectation </i><i>des ressources entre secteurs économiques </i><i>et pas seulement au sein des entreprises. Mais il </i><i>faut bien commencer quelque part. En France, </i><i>réformer reste une affaire qui soulève les réticences </i><i>et se mène dans les coulisses de la scène </i><i>politique. La seule option politiquement viable </i><i>est d’agir furtivement. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Une restructuration macroéconomique </i><i>ne portera ses fruits que dans un avenir </i><i>lointain, mais les acteurs du marché doivent être </i><i>conscients de l’intérêt de ces réformes – même </i><i>si elles sont appliquées sans la fanfare à laquelle </i><i>elles auraient droit dans le monde anglo-saxon. </i><i>La seconde raison d’être optimiste, c’est que </i><i>l’Etat français a beau être trop gros, il possède </i><i>la capacité institutionnelle de mener à bien des </i><i>réformes une fois trouvé le courage politique de </i><i>les mettre en branle. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Il ne s’agit pas de verser dans la naïveté : il y </i><i>a beaucoup à faire. Les récentes déclarations de </i></span><i style="font-family: inherit;">François Hollande montrent qu’il comprend les </i><i style="font-family: inherit;">difficultés à surmonter. Mais les mots ne suffisent </i><i style="font-family: inherit;">pas, il faut agir. </i><span style="font-family: inherit;">(...)</span><i style="font-family: inherit;"> La </i><i style="font-family: inherit;">confiance des Allemands dans la volonté et la </i><i style="font-family: inherit;">capacité de la France à réformer – et à en assumer </i><i style="font-family: inherit;">les conséquences économiques et politiques </i><i style="font-family: inherit;">douloureuses – doit être rétablie. Or, pour cela, les </i><i style="font-family: inherit;">promesses ne suffisent pas, il faut des résultats.</i><i style="font-family: inherit;"> »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« La tragédie du retardataire</b><b> », Christian Wernicke, <i>Süddeutsche Zeitung</i>, Munich</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Durant ses longues années de </i><i>présidence, la droite – sous Jacques Chirac et </i><i>sous Nicolas Sarkozy – n’a pas osé prendre les </i><i>mesures d’économie nécessaires à la rénovation </i><i>du pays qu’elle appelle aujourd’hui (un peu facilement) </i><i>de ses vœux. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Il a nié les problèmes structurels </i><i>qui accablent la France : l’inertie de l’Etat, la </i><i>bureaucratie, la dette. Et il s’est laissé aller à des </i><i>promesses de Gascon, comme si une aube nouvelle </i><i>pouvait poindre grâce à lui jusqu’à illuminer </i><i>toute l’Europe. </i><i>Que faire ? Le président le sait parfaitement, et </i><i>ce depuis des années. Un jour, il y a de cela près de </i><i>cinq ans, ce tacticien notoire a même eu le courage </i><i>de le dire ouvertement. A l’été 2009, au plus fort </i><i>de la crise financière mondiale, François Hollande </i><i>a prévenu ses camarades du parti socialiste que, </i><i>faute de réformes courageuses, le pays s’exposait </i><i>à une longue période de vaches maigres. Il a mis </i><i>en garde contre tout retour au dirigisme, a fustigé </i><i>la fuite en avant de la dette publique, la qualifi</i><i>ant de dérive. A la place, il a prêché ce qu’il ose </i><i>enfin mettre en pratique aujourd’hui : un accroissement </i><i>des investissements dans la recherche et </i><i>l’éducation et un allègement des charges pour </i><i>les entreprises, dans le but de stimuler l’emploi. </i><i>Le drame de François Hollande est d’avoir refoulé </i><i>ses propres prises de conscience à son arrivée au </i><i>palais de l’Elysée. Il a laissé s’écouler vingt mois </i><i>avant de faire sa mue de socialiste en social démocrate. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Mitterrand </i><i>aussi avait gâché les deux premières années de </i><i>sa présidence, avant de mettre la barre à droite »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Quand bien </i><i>même il mettrait en oeuvre ses projets de redressement </i><i>de l’Hexagone, il faudrait du temps avant </i><i>qu’ils fassent effet et que le chômage reflue. </i><i>Gerhard Schröder, le chancelier réformateur, en </i><i>a fait l’expérience. </i><i>»</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« La signature </b><b>du “capitaine” », <i>Le Temps</i></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Rien sur la politique économique, seulement une "analyse" conquise du style lexical de Manuel Valls.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« </b><b>Faire ses devoirs », <i>El País</i></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Les socialistes français sont allés jusqu’au </i><i>bout de leur méthode favorite pour lutter </i><i>contre le défi cit public : l’augmentation </i><i>des impôts. </i>(...)<i> En l’absence de toute nouvelle marge </i><i>de manœuvre sur les recettes (…), il ne restait </i><i>au gouvernement que le recours à d’ingrates </i><i>coupes dans les dépenses. </i>(...) [La France] <i>doit faire ce que tous </i>[en Europe]<i> ont fait, tenir ses promesses </i><i>d’assainissement des finances publiques. </i>(...) <i> </i>[La France]<i> manque de légitimité tant qu’elle </i><i>n’a pas fait ses devoirs. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><b>« A la reconquête </b><b>du peuple », <i>Aftonbladet</i></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Introduction de <i>Courrier international : </i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Le Parti socialiste tente </i><i>de reconquérir les travailleurs, </i><i>massivement tombés dans l’escarcelle </i><i>du Front national. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Article : </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i>« Reste à savoir </i><i>si cela suffira à contrer les fascistes </i><i>européens. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;">Conclusion</span></b></div>
<div style="text-align: center;">
<i><b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Les neuf articles composant ce dossier - lorsqu’ils ne louent pas son <i>« style lexical »</i>, ou ne confondent pas opportunément critique de l'Union européenne et extrême droite - pressent Manuel Valls d’accélérer les <i>« réformes indispensables »</i>. De droite, forcément. On peut questionner l'utilité de confronter neuf articles tous d'accord, là où un seul article du journal libéral britannique <i>The Economist</i> aurait fait l'affaire. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Ce dossier à sens unique n'est pas le premier du genre, comme je l'ai déjà relevé pour Acrimed <a href="http://www.acrimed.org/article4298.html" target="_blank"><span style="color: blue;">en mars</span></a>, puis <a href="http://www.acrimed.org/article4331.html" target="_blank"><span style="color: blue;">en mai</span></a> 2014.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">La « <a href="http://www.courrierinternational.com/page/qui-sommes-nous" target="_blank"><i><span style="color: blue;">confrontation des points de vue</span></i></a> » promise par <i>Courrier internationale</i> se fait décidément de plus en plus rare.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-family: inherit;">Jérémie Fabre</span></b><br />
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b>
</span><br />
<div style="text-align: left;">
<i><u><span style="font-family: inherit;">Sources utilisées :</span></u></i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><u><span style="font-family: inherit;"><br /></span></u></i></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: #fefdfa; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• Dossier </span><i style="text-align: justify;">« Valls attaque !</i><i style="text-align: justify;">»</i><span style="text-align: justify;">, <i>Courrier international</i>, </span><span style="text-align: justify;">n° 1227 du 7 au 14 mai 2014.</span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="background-color: #fefdfa; font-family: inherit; line-height: 18.200000762939453px; text-align: justify;">• « <a href="http://www.courrierinternational.com/page/qui-sommes-nous" target="_blank"><span style="color: blue;">Qui sommes nous ?</span></a> », <i>Courrier international</i></span></div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-3876062909675987082014-05-06T08:49:00.000-07:002014-05-15T12:17:58.391-07:00« L'opinion, ça se travaille » aussi en Ukraine<div class="tr_bq">
Le 2 mai, à Odessa en Ukraine, des manifestants russophones cernés par des partisans du régime de Kiev se sont réfugiés dans la maison des syndicats. Cette dernière est alors barricadée et incendiée. Une quarantaine de morts sont à déplorer, tués par l'incendie, mais aussi, selon <a href="http://www.les-crises.fr/odessa-sans-commentaires/" target="_blank"><span style="color: blue;">certaines sources</span></a>, sauvagement achevés à terre après avoir sauté depuis les étages du bâtiment en flammes.</div>
<br />
Que ce serait-il passé, si ces exactions monstrueuses avaient été commises par des partisans russophones de l'ancien régime ukrainien ?<br />
<br />
Jack Dion, <a href="http://www.marianne.net/Pourquoi-le-massacre-d-Odessa-a-t-il-si-peu-d-echo-dans-les-medias_a238616.html" target="_blank"><span style="color: blue;">pour <i>Marianne</i></span></a>, y répond :<br />
<blockquote>
L’émotion aurait été à son comble dans les capitales occidentales. Les gouvernements auraient crié au meurtre de masse commis par des sbires de Ianoukovitch. Ils y auraient vu la preuve manifeste de mœurs barbares dans une ville si près de l’Union européenne, à quelques heures de vol de Paris. Des intellectuels de renom auraient aussitôt pris l’avion pour Kiev afin de crier leur solidarité. BHL aurait déjà choisi sa chemise blanche spécial média. Des pétitions circuleraient. L’Europe condamnerait. Laurent Fabius invoquerait les valeurs universelles bafouées.<br />
<br />
Et là ? Rien, ou presque. Pas de protestations, pas de dénonciations, pas d’admonestations, si ce n’est à l’égard de… Moscou.</blockquote>
Cet article met parfaitement en évidence l'ethnocentrisme et la partialité des médias français dans le conflit ukrainien.<br />
<a name='more'></a><br />
Ce choix clair entre victimes dignes et indignes d'intérêt (tel qu'analysé par Noam Chomsky et Edward Herman dans <i>La Fabrication du Consentement</i>) rappelle fortement le cas du Kosovo en 1999. A l'époque, comme le rappelle l'indispensable livre de Serge Halimi et Dominique Vidal <i>« L'opinion, ça se travaille »</i>, les médias américains et européens (et tout particulièrement les médias français), après avoir relayé des rumeurs infondées de nettoyage ethnique - voir de génocide - des militaires Serbes contre les Kosovars albanais, avaient systématiquement couvert les bavures et les crimes de guerre commis par l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) contre les populations civiles serbes. Un deux poids deux mesures répété depuis en Afghanistan, en Irak, et même <a href="http://blog.mondediplo.net/2011-05-18-Elargissement-des-cibles-en-Libye" target="_blank"><span style="color: blue;">en Libye</span></a> il y a trois ans.<br />
<br />
Le cas du Kosovo reste intéressant à plus d'un titre. En effet, la « coalition » de l'OTAN, après avoir <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2000/03/CHOMSKY/13426" target="_blank"><span style="color: blue;">saboté méthodiquement</span></a> toute solution diplomatique au conflit, après être passé outre toute décision multilatérale de l'Organisation des Nations unies (ONU), après avoir bombardé les populations civiles serbes dans l'espoir qu'elles se retournent contre leur président (se rendant au passage coupable de crimes de guerre au regard des conventions de Genève), et <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2000/03/HALIMI/13425" target="_blank"><span style="color: blue;">enfumé des médias occidentaux</span></a> complices et/ou incompétents ; l'OTAN a alors reconnu l'indépendance autoproclamée du Kosovo en février 2008. A côté de ce passage en force meurtrier et illégal, le référendum de mars 2014 ayant abouti au rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie fait figure d'amateurisme petit bras. Ce qui n'a pas empêché la réaction indignée de la plupart des médias français, comme évoqué <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/04/mais-ou-sarretera-poutine.html" target="_blank"><span style="color: blue;">dans un article précédent</span></a>.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Des passe-droits qui ne passent plus</b></div>
<br />
C'est là un des arguments les plus forts de la Russie dans son intransigeance en Ukraine : elle n'entend pas risquer ses intérêts géopolitiques perçus comme les plus vitaux pour les beaux yeux de règles internationales que l'OTAN se permet de violer régulièrement.<br />
<br />
D'autant plus qu'elle est loin d'être la seule à critiquer ce deux poids deux mesure des occidentaux, puisque c'est l'un des points communs de la diplomatie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud). En effet, comme expliqué dans le n° 20 des Grands dossiers de la revue <i>Diplomatie </i>:<br />
<blockquote class="tr_bq">
Créé en Russie en 2009, ce groupe des grandes puissances émergentes est considéré comme le principal contrepoids au G8. Bien que n'ayant pas encore une réelle politique étrangère commune (...) les Etats membres partagent certains objectifs : défense du concept de souveraineté nationale, refondation des organisations internationales (Conseil de sécurité de l'ONU, FMI, Banque mondiale), indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, non-reconnaissance du Kosovo, opposition à l'intervention armée en Libye et à toute livraison d'armes aux rebelles syriens.</blockquote>
S'il peut paraître étonnant de voir des démocraties telles que le Brésil, l'Inde ou l'Afrique du sud partager autant de points communs en politique étrangère dans l'opposition aux Etats-Unis (et donc à l'OTAN) avec la Russie et la Chine, cela confirme bien l'ethnocentrisme occidental. Une grande partie du monde est fatiguée de l'ingérence et des « guerres justes » occidentales, un fait que les médias français ne relaient guère.<br />
<br />
Comme le conclut Jack Dion :<br />
<blockquote class="tr_bq">
Ceux qui se moquent de l’embrigadement médiatique à Moscou feraient mieux de balayer devant leur porte. </blockquote>
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
• Olivier Berruyer, « <a href="http://www.les-crises.fr/odessa-sans-commentaires/" target="_blank"><span style="color: blue;">[Odessa] Sans commentaires, à ce stade…</span></a> », http://www.les-crises.fr/, 5 mai 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Jack Dion, « <a href="http://www.marianne.net/Pourquoi-le-massacre-d-Odessa-a-t-il-si-peu-d-echo-dans-les-medias_a238616.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Pourquoi le massacre d’Odessa a-t-il si peu d’écho dans les médias ?</span></a> », <i>Marianne</i>, 6 mai 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Noam Chomsky et Edward Herman, <i>La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie</i>, Agone, 2008. (<a href="http://www.acrimed.org/article3010.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Présentation par Acrimed</span></a>)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Serge Halimi, Dominique Vidal et Henri Maler, <i>« L’opinion, ça se travaille ». Les médias et les « guerres justes »</i>, Agone, 2006. (<a href="http://www.acrimed.org/article2459.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Présentation par Acrimed</span></a>)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Philippe Leymarie, « <a href="http://blog.mondediplo.net/2011-05-18-Elargissement-des-cibles-en-Libye" target="_blank"><span style="color: blue;">"Elargissement des cibles" en Libye</span></a> », Défense en ligne, Les blogs du <i>diplo</i>, 18 mai 2011.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Noam Chomsky, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2000/03/CHOMSKY/13426" target="_blank"><span style="color: blue;">Au Kosovo, il y avait une autre solution</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, mars 2000.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Serge Halimi et Dominique Vidal, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2000/03/HALIMI/13425" target="_blank"><span style="color: blue;">Médias et désinformation</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, mars 2000.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
• <i>Diplomatie</i>, Les Grands dossiers, n° 20, « Géopolitique de la Chine », p. 40.</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-61650070357029525382014-04-26T06:55:00.000-07:002014-05-15T12:18:19.232-07:00« Mais où s'arrêtera Poutine ? »<div style="text-align: justify;">
Cette question hante les médias français, <a href="http://www.liberation.fr/monde/2014/04/14/ukraine-ou-poutine-s-arretera-t-il_997563" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Libération</i></span></a> et <a href="http://www.directmatin.fr/monde/2014-03-19/ou-sarretera-poutine-666251" target="_blank"><span style="color: blue;"><i>Direct Matin</i></span></a> n'étant que les exemples les plus caricaturaux. Cette <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ZAJEC/50293" target="_blank"><span style="color: blue;">obsession antirusse</span></a>, telle qu'analysée par Olivier Zajec dans <i>Le Monde diplomatique</i> d'avril, est aisément critiquable. Il suffit pour cela de prendre un minimum de recul historique et géographique.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>L'« erreur fatale » de l'OTAN</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Lorsque l’URSS s’effondra en 1991, le Pacte de Varsovie (qui liait militairement ses Etats membres), fut dissout. L'existence de ce Pacte et le contexte de Guerre froide étant la raison d'être de l'OTAN, il aurait fait sens qu'elle soit elle aussi dissoute. </div>
</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Cette position russe est connue et bien comprise à Washington quand bien même elle n’entraîne pas d’assouplissement de la position des Etats-Unis. Elle est d’autant mieux comprise qu’en 1990, James Baker avait affirmé à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas. Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères a, à plusieurs reprises, confirmé l’existence de cette promesse, une promesse non tenue. George Kennan, le père de la doctrine du containment de 1947 s’est souvent et longuement exprimé sur la question de la relation de l’OTAN avec la Russie pour conseiller instamment de ne pas étendre l’OTAN, de ne pas exclure la Russie du nouvel ordre euro-atlantique post - Guerre froide. Cinquante ans après l’énoncé du containment, George Kennan prend la plume et écrit pour le New York Times du 5 février 1997 que l’élargissement de l’OTAN est une erreur fatale. Pourquoi ? Parce que « cette extension ne manquera pas d’enflammer les tendances nationalistes et anti-occidentales et militaristes au sein de l’opinion russe ; qu’elle contrariera le développement de la démocratie en Russie ; qu’elle restaurera l’atmosphère de Guerre froide dans les relations Est-Ouest ; qu’elle poussera la politique étrangère russe dans des directions qu’à coup sûr nous n’apprécions pas… » expose Kennan.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Ces propos, relevés par Catherine Durandin pour <a href="http://www.diploweb.com/4-OTAN-histoire-et-fin.html" target="_blank"><span style="color: blue;">diploweb.com</span></a>, semblent largement prophétiques dans le contexte ukrainien actuel.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a>Brisant les promesses faites à la Russie, l'OTAN s'est progressivement étendu à la quasi-totalité des pays de l'ex-bloc communiste en Europe. Si bien qu'avec les perspectives de candidatures géorgienne, mais surtout ukrainienne, l'OTAN se retrouve aux portes de la Russie, menaçant directement des intérêts perçus comme vitaux par les Russes, suivant la doctrine de « l'étranger proche ». Une simple carte permet de prendre la mesure de cette extension.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRqUTBfDdPPPkcX-1u5oekzc-bv5GdClZQjCLisJXYDE8At-Sukqn90mX_0sEuCElW6mHlCjBDhyphenhyphenP0Jp5PteM5MENEWRszPOolhm2y4b_ZjfnGwhy_YC5kr7TsXJOU_m_YwIw5j4bPwYfi/s1600/Extension+OTAN+-+Le+Monde.gif" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRqUTBfDdPPPkcX-1u5oekzc-bv5GdClZQjCLisJXYDE8At-Sukqn90mX_0sEuCElW6mHlCjBDhyphenhyphenP0Jp5PteM5MENEWRszPOolhm2y4b_ZjfnGwhy_YC5kr7TsXJOU_m_YwIw5j4bPwYfi/s1600/Extension+OTAN+-+Le+Monde.gif" height="266" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'extension de l'OTAN de 1949 à aujourd'hui, <i>Le Monde</i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<b><br /></b>
<b>L'UE dans les pas de l'OTAN</b></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
A cette extension militaire s'ajoute un deuxième motif d'inquiétude de la part de la Fédération de Russie : l'extension de l'Union européenne en Europe de l'est. Depuis 2009, avec le Partenariat oriental conclu avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine et la Biélorussie, l'UE est elle aussi aux porte de la Russie. Ce partenariat a en effet pour objectif de lier économiquement ces pays avec l'UE (économie de marché, « bonne gouvernance »...), ce qui a mécaniquement pour effet de menacer les intérêts économiques russes. De plus, l'UE a employé les grands moyens pour favoriser ses projets, par l'intermédiaire de la Banque européenne pour la reconstruction et pour le développement (BERD), et la Banque européenne d'investissement (BEI), deux institutions dont l'objectif initial était... de soutenir les pays d'Europe de l'est dans leur candidature à l'Union européenne !</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgj9poW7cQKgQqN0s-iHH-XoaUldNXlfT5oTovYHhZkZmr7UpO9qHfDnoJP0RSHu9eTK29o4Dxgh0fZSfyF9uMdjZJMILG0soNE8BuBJV1IYMTDH1DZVCjMZJ0qSDX5-b7MXKfcdYEx9EL7/s1600/Partenariat+oriental+-+Wikipedia.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgj9poW7cQKgQqN0s-iHH-XoaUldNXlfT5oTovYHhZkZmr7UpO9qHfDnoJP0RSHu9eTK29o4Dxgh0fZSfyF9uMdjZJMILG0soNE8BuBJV1IYMTDH1DZVCjMZJ0qSDX5-b7MXKfcdYEx9EL7/s1600/Partenariat+oriental+-+Wikipedia.jpg" height="306" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le Partenariat oriental de l'UE (en orange), Wikipedia.org</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
A ce partenariat s'ajoutent des accords d'association accompagnés de négociations sur des accords de libre échange, dans une logique d'intégration progressive au marché européen. Des accords de libre-échange ont ainsi été paraphés lors du sommet de Vilnius avec la Moldavie et la Géorgie, en attendant leur signature définitive cette année.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cette politique de voisinage doit officiellement contribuer à stabiliser l'Europe. Le résultat est édifiant, comme le montre bien la catastrophe ukrainienne. A propos de ce cocktail OTAN/UE, <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ROBERT/50333" target="_blank"><span style="color: blue;">Anne-Cécile Robert</span></a> souligne dans <i>Le Monde diplomatique</i> d'avril que « plongée depuis sa naissance dans le grand bain atlantique, désormais entendu "au sens large", l’Union pénètre le limes russe avec la légèreté de l’éléphant et le regard perçant de la taupe. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: justify;">
Dans la droite ligne des merveilleux <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/1994/09/BELLO/728" target="_blank"><span style="color: blue;">ajustements structurels</span></a> des années 1990, l'aide économique de l'UE aux futurs pays intégrés s'accompagne de contraintes de libéralisation, de privatisation, et de dérégulation de l'économie, comme le montre l'exemple des <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/02/SOUCHON/50109" target="_blank"><span style="color: blue;">évangélistes de Bruxelles dans les campagnes roumaines</span></a>, et autres « agents d’européanisation ». Les événements dramatiques d'Ukraine s'apparentent ainsi à la substitution <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/DERENS/50334" target="_blank"><span style="color: blue;">d’une oligarchie à une autre</span></a>.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Conclusion</b></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Si l'intérêt américain d'une confrontation entre Russie et Europe occidentale est évident, l'intérêt pour cette dernière (et donc pour la France) est plus qu'incertain. La Russie est <i>de facto </i>européenne et il est dangereux de s'aliéner un acteur aussi important de la vie internationale, une grande puissance énergétique et militaire, pour les beaux yeux d'une alliance atlantique aussi asymétrique que peu légitime. Une alliance qui coûte particulièrement cher à la France, comme évoqué <a href="http://populiste-impenitent.blogspot.fr/2014/04/liran-latlantisme-et-les-miettes.html" target="_blank"><span style="color: blue;">dans un article précédent</span></a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De plus, comme l'expliquait Anne-Cécile Robert en avril <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-04-02-La-bas" target="_blank"><span style="color: blue;">sur le plateau de Là bas si j'y suis</span></a> sur France Inter, « ce qu'il se passe en Ukraine a très peu à voir avec Vladimir Poutine, cela a à voir avec la Russie. Ce serait un autre dirigeant que Vladimir Poutine, on aurait le même problème. Les intérêts géopolitique de la Russie sont une donnée à prendre en compte. Depuis vingt ans, les Russes subissent une recomposition géopolitique. On a redécoupé les frontières, il y a eu l'éclatement de la Yougoslavie, l'éclatement de la Tchécoslovaquie... Et finalement, quand on regarde, le monde atlantique, dont l'Union européenne est un prolongement, est arrivé aux portes de la Russie (...) ce qui ne peut être que mal vécu par Moscou. » Si l'on rajoute à ces inquiétudes légitimes les provocations du nouveau gouvernement ukrainien (dont la première action une fois au pouvoir fut de supprimer la langue russe comme deuxième langue officielle du pays), et les sanctions occidentales contre l'économie russe au moindre signe de résistance de sa part, on obtient une liste impressionnante de motifs de victimisation dans lequel le pouvoir russe n'a qu'à piocher pour justifier son action.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Moscou n'est clairement pas dans une logique expansionniste, mais bien dans une logique défensive. Ce constat n'empêche nullement de condamner l'état de la démocratie russe, les fraudes massives ayant porté et maintenu Vladimir Poutine au pouvoir, sa brutalité en Tchétchénie ou encore son emploi des armes dans le séparatisme et la protection de régimes fantoches en Ossétie du sud et en Abkhazie depuis 2008. Il s'agit simplement de dépasser l'ethnocentrisme occidental et de dresser un simple constat avec un minimum de recul et d'honnêteté.<br />
<br />
A savoir que :<br />
1) La situation actuelle n'oppose pas de gentils européens à de méchants russes, mais un axe OTAN/UE en pleine expansion depuis plus de vingt ans à une Russie acculée et désormais dos au mur. En résulte donc que la situation dramatique actuelle était aussi prévisible qu'évitable.<br />
<br />
2) Si les Ukrainiens n'ont rien à gagner d'une confrontation par théâtre interposé sur leur sol, les Européens occidentaux n'ont de leur côté rien à gagner à s'aliéner une puissance russe <i>de facto </i>européenne.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
<div style="text-align: right;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
• Marc Semo, « <a href="http://www.liberation.fr/monde/2014/04/14/ukraine-ou-poutine-s-arretera-t-il_997563" target="_blank"><span style="color: blue;">Ukraine : où Poutine s’arrêtera-t-il ?</span></a> », <i>Libération</i>, 14 avril 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• « <span style="color: blue;"><a href="http://www.directmatin.fr/monde/2014-03-19/ou-sarretera-poutine-666251" target="_blank"><span style="color: blue;">Où s’arrêtera Poutine ?</span></a> </span>», <i>Direct Matin</i>, 19 mars 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Olivier Zajec, «<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ZAJEC/50293" target="_blank"><span id="goog_1869532307"></span> <span style="color: blue;">L’obsession antirusse</span><span id="goog_1869532308"></span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Catherine Durandin, <a href="http://www.diploweb.com/4-OTAN-histoire-et-fin.html" target="_blank"><span style="color: blue;">OTAN, histoire et fin ?</span></a>, diploweb.com, 3 novembre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Anne-Cécile Robert, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ROBERT/50333" target="_blank"><span style="color: blue;">Plus atlantiste que moi...</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Walden Bello et Shea Cunningham, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/1994/09/BELLO/728" target="_blank"><span style="color: blue;">De l’ajustement structurel en ses implacables desseins</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, septembre 1994.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Pierre Souchon, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/02/SOUCHON/50109" target="_blank"><span style="color: blue;">Evangélistes de Bruxelles dans les campagnes roumaines</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, février 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/DERENS/50334" target="_blank"><span style="color: blue;">Ukraine, d’une oligarchie à l’autre</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 2014.<br />
<br />
• « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-04-02-La-bas" target="_blank"><span style="color: blue;">« Là-bas si j’y suis » : avril 2014</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, 2 avril 2014.<br />
<br />
• Elsa Tulmets, « La Politique européenne de voisinage à la recherche d'un nouveau souffle », <i>Questions internationales</i>, n°66, mars-avril 2014.</div>
</div>
</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-38018023184184280992014-04-21T05:49:00.000-07:002014-04-21T06:07:40.639-07:00La place du Brésil dans le monde<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Voici un devoir (cartes + commentaire) que j'ai réalisé dans le cadre d'un cours sur les pays émergents au semestre dernier. Je me permets d'en publier une version légèrement remaniée ici en raison du caractère géopolitique du sujet - La place du Brésil dans le monde - et de la note obtenue (20/20).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEmrd5yI9ROTkr5YVzdumkoo9kOgKZjW2AGF9vvXkPTkjLD4QXZlYog6ZN9EHNRxD9NSFzf35JIHEneXWpG2IREk3Y5oCatGO_Fk4K_Ew23Vk38glGZWzS3RuBi6_fw8M2m2sNzWUBSsgl/s1600/La+place+du+Br%25C3%25A9sil+dans+le+monde.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEmrd5yI9ROTkr5YVzdumkoo9kOgKZjW2AGF9vvXkPTkjLD4QXZlYog6ZN9EHNRxD9NSFzf35JIHEneXWpG2IREk3Y5oCatGO_Fk4K_Ew23Vk38glGZWzS3RuBi6_fw8M2m2sNzWUBSsgl/s1600/La+place+du+Br%25C3%25A9sil+dans+le+monde.png" height="267" title="La place du Brésil dans le monde - carte 1 : planisphère - Jérémie Fabre" width="400" /></span></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit;">Carte 1 : planisphère</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeeT_vySmLehS3suhEv7VVDeSiNA0aEQxORpHoq-fBk24q1rY-F6KQRHhgiHDC6e9TKQtj30s2QiAMhgwMwqn9O065XIBu3-PEJq6AiUuQUFXKHBs4U_8m8ASVYo6x-ND63gpEvGf_IYxs/s1600/Zoom+Am%25C3%25A9rique+du+sud.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeeT_vySmLehS3suhEv7VVDeSiNA0aEQxORpHoq-fBk24q1rY-F6KQRHhgiHDC6e9TKQtj30s2QiAMhgwMwqn9O065XIBu3-PEJq6AiUuQUFXKHBs4U_8m8ASVYo6x-ND63gpEvGf_IYxs/s1600/Zoom+Am%25C3%25A9rique+du+sud.png" height="400" title="La place du Brésil dans le monde - carte 2 : zoom sur l'Amérique du sud - Jérémie Fabre" width="280" /></span></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit;">Carte 2 : zoom sur l'Amérique du sud<br /></span></td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgc8XbkC963mJ9p80BvwdCSsGysNm4kC_XrqjFSvMpePgk7vHYIXcpRYWFDON-AdAnKh6M2JWxEtuNKUOSYcPM0P0zkPsoq9GizHAYzQKixaHZhVmRa0WdMhbZLnv5eqqBv_AQXSzGyYOp/s1600/L%25C3%25A9gende+Br%25C3%25A9sil+dans+le+monde.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgc8XbkC963mJ9p80BvwdCSsGysNm4kC_XrqjFSvMpePgk7vHYIXcpRYWFDON-AdAnKh6M2JWxEtuNKUOSYcPM0P0zkPsoq9GizHAYzQKixaHZhVmRa0WdMhbZLnv5eqqBv_AQXSzGyYOp/s1600/L%25C3%25A9gende+Br%25C3%25A9sil+dans+le+monde.png" height="311" title="La place du Brésil dans le monde - Légende - Jérémie Fabre" width="400" /></span></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit;">Légende</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Commentaire</span></b></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><i>Gigante pela própria natureza,</i> [Géant par ta propre nature,]</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><i>És belo, és forte, impávido colosso,</i> [Tu es beau, tu es fort, intrépide colosse,]</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><i>E o teu futuro espelha essa grandeza</i> [Et ton avenir reflète cette grandeur]</span></div>
<div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;">- Hino Nacional Brasileiro – Hymne national du Brésil – Joaquim Osório Duque Estrada, 1909</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Avec ses 200 millions d’habitants et sa superficie de plus de 8 500 000 km², le Brésil, dont la capitale fédérale est Brasilia, est le pays le plus vaste et le plus peuplé du continent sud-américain ; partageant une frontière avec l’Uruguay, l’Argentine, le Paraguay au sud, la Bolivie, le Pérou, la Colombie à l’ouest, ainsi que le Venezuela, le Guyana, le Suriname et la Guyane française au nord. Le Brésil fait partie depuis 2001 du groupe des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine ; auxquels on rajoute depuis quelques années l’Afrique du sud), un terme employé pour la première fois dans une note de Jim O'Neill, économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs, désignant «des pays à forte croissance, dont, au début du XXIe siècle, le poids dans l’économie mondiale augmente ». Le Brésil ferait donc partie du groupe des pays dits « émergents », dont le poids économique (mesuré par le PIB par habitant et la croissance économique) se situerait entre les pays « peu développés » du sud, et les « pays développés » du nord. Dans quelle mesure ce nouveau statut du Brésil modifie-t-il durablement sa politique étrangère ? Nous verrons dans un premier temps comment l’ « intrépide colosse » est passé de l’essor économique à la « fin de l’émergence » ; puis que cette nouvelle donne économique a donné lieu à un activisme diplomatique accru, enfin nous analyserons l’opposition réelle opérée par le Brésil vis-à-vis de l’influence (ou « impérialisme ») des Etats-Unis et du nord en général.</span><br />
<a name='more'></a></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit; font-size: small;">De l'essor économique à la fin de l'émergence</span></b></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Elu à la présidence du pays en 1994, Fernando Henrique Cardoso, influencé par les exemples mexicain et en argentin, place l’ouverture aux investissements directs à l’étranger (IDE) au cœur de sa stratégie politique. D’après Renaud Lambert dans « Le Monde diplomatique », « il ne s’agit plus de promouvoir un « développement autonome » en « substituant » les productions aux importations mais, au contraire, de faciliter ces dernières pour qu’elles revigorent la compétition et éperonnent la productivité. M. Cardoso s’emploie donc à adapter le Brésil au goût des investisseurs. Les barrières tarifaires sont élaguées, les contrôles de change châtrés, la Constitution revue pour rendre possible un ambitieux programme de privatisations (pour un total d’environ 90 milliards de dollars en deux mandats » . Cette ouverture à marche forcée provoque une véritable « dénationalisation » de l’économie du pays, au point que le magazine brésilien « Veja », pourtant d’opinion libérale, constate que « l’histoire du capitalisme a rarement vu un transfert de contrôle aussi intense, sur une période de temps aussi courte » . Le pays de désindustrialise, le chômage double, la balance commerciale devient largement négative pour la première fois depuis 1980, la dette augmente de 900 %... Le pays devient aussi dépendant aux capitaux extérieurs qu’un financier crapuleux amateur de « pyramides de Ponzi » l’est vis-à-vis de sa recherche de nouveaux créanciers pour combler ses anciennes dettes, à l’instar de M. Madoff. « A ceci près que M. Madoff, lui, n’avait escroqué que des riches. Le gouvernement brésilien n’a pas cette classe : la facture sera réglée par la population, notamment à travers des taux d’intérêt stratosphériques et la politique d’austérité budgétaire qu’ils imposent », ajoute Renaud Lambert.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Cette stratégie s’inscrit dans la droite ligne de l’émergence au sens « néolibéral » du terme, c'est-à-dire l’« offre d’opportunités pour les investisseurs », d’après A. van Agtmael. Dans ce sens, l’indépendance du pays dit « émergent » n’entre pas en ligne de compte, sous-entendant une dépendance au capitalisme mondial où les bénéfices viennent du maintien dans la pauvreté d’une partie de la population et de l’apparition d’une classe bourgeoise qui fluidifie les échanges et apporte plus de sécurité à l’investissement étranger. L’émergence peut donc être vue comme une nouvelle forme de colonisation, et pas seulement comme un « progrès » dans le cadre d’un « sens de l’histoire » via le développement.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Lorsque l’ex-syndicaliste Luiz Inácio Lula da Silva est élu à la présidence du pays en 2002, les milieux économiques sont fébriles : « Les investisseurs étrangers s’étaient toujours demandés comment se comporterait le Brésil sous un président ayant ce profil de gauche », se souvient M. Emílio Odebrecht, héritier de l’empire industriel brésilien du même nom. Finalement, assure l’homme d’affaire, son élection « fut la meilleure chose qui pouvait arriver à notre pays ». En effet, le président Lula rompu avec les erreurs les plus visibles de l’ère Cardoso, en mettant en place des programmes sociaux importants (hausse du salaire minimum, bourses familiales…), tout en stimulant les affaires des entreprises privées étrangères et nationales. «Un petit pas chaque jour plutôt qu’un grand saut », devise de L. I. Lula.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Le Brésil est aujourd’hui la 7e puissance économique mondiale, membre du G20, un pays industrialisé, sorti de l’exploitation et de l’exportation de matières premières brutes qui importe de plus en plus pour son marché de consommation grandissant. Le pays est intégré au réseau d’échanges commerciaux maritimes (plus de 80 % du commerce mondial). De plus, entre 2002 et 2006, le taux de pauvreté est passé de 27 à 19 %.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Principalement depuis l’accession au pouvoir de Dilma Roussef (ex-numéro 2 du président Lula), un certain nombre d’indicateurs tendent à montrer que le Brésil n’est plus un pays émergent. En effet, le Brésil a achevé sa transition démographique, son taux de fécondité est stabilisé entre 1,90 et 2,10 enfant par femme en 2010, soit le même taux que la France, la Norvège, ou encore l’Australie . La croissance du pays, après avoir atteint des sommets en 2010 (7,5 %), est deux ans plus tard presque atone (0,9 %) . Ce taux de croissance rapproche le Brésil des « pays développés », frappés par la crise, et l’éloigne des autres pays des BRIC (7,8 % en Chine, 4 % en Inde, 3,4 % en Russie). Le Brésil bénéficie de la présence à ses frontières du Paraguay et de la Bolivie, un « tiers monde sud-américain » qui lui fournit une main d’œuvre peu onéreuse. De plus, « les gisements de pétrole découverts hisseront le Brésil parmi les cinq premiers producteurs d’or noir au monde » . Ces cinq à huit milliards de barils de pétrole exploitable étant situés au large des côtes brésiliennes, profondément enfouis sous une importante masse d’eau et de sel, ces opérations pétrolières sont une occasion pour le pays d’afficher sa technologie nationale de pointe. Des investissements d’une ampleur inédite dans l’énergie confortent le Brésil dans son émergence révolue : « en 2010, la compagnie semi-publique Petrobras, fondée en 1953 par l’Etat dans le but de gérer l’ensemble des activités pétrolières, a procédé à une levée de fonds d’un montant de 70 milliards de dollars […]. Cette opération, la plus importante augmentation de capital jamais réalisée dans l’histoire de l’économie moderne, est destinée à financer un programme d’investissement hors du commun estimé à près de 230 milliards de dollars, entre 2011 et 2015. Plus que le budget utilisé par la NASA dans les années 1960 pour les missions Apollo, dont le but était d’envoyer un homme sur la lune… » . Enfin, le Brésil est un membre fondateur du Marché commun du Sud (Mercosur) et de l’Union des nations sud-américaines (UNSASUR), deux organisations intergouvernementale importantes en Amérique du sud et à l’échelle mondiale.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Un dernier élément souvent oublié, et pourtant central, de la puissance brésilienne achevée réside dans son appartenance au groupe des « Etats du seuil », se définissant « par la capacité de développer, s’ils le souhaitent et en cas d’effondrement des contraintes juridiques internationales, l’arme nucléaire dans des délais relativement brefs » . Se doter de l’arme nucléaire requiert en effet des moyens économiques et industriels conséquents, ainsi qu’un savoir-faire scientifique de pointe. Le refus, jusqu’à présent, du Brésil d’en faire l’acquisition n’est aucunement d’ordre technique, mais bien d’ordre politique. Il est évident que le jour où le besoin s’en fera sentir, le pays n’aura aucune difficulté à accéder au club jusqu’à présent très fermé des puissances nucléaires. Les « Etats du seuil » regroupent l’Allemagne, la Suisse, la Suède, le Japon, la Corée du sud, l’Australie et le Canada, tous des pays dits « développés », auxquels s’ajoutent l’Afrique du sud, l’Argentine et le Brésil, ce qui leur donne un statut tout à fait particulier. La question nucléaire est ici un facteur de rapprochement diplomatique non négligeable avec l’Argentine, voisin et rival historique du Brésil, dans le cadre d’un accord signé le 6 septembre 2008 à Recife au Brésil .</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-size: small; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Un activisme diplomatique accru</span></b></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Cette nouvelle donne économique du Brésil est le moteur d’une dynamique nouvelle dans la politique étrangère du pays.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">En 2011, le Brésil fait partie des dix premières puissances diplomatiques, avec un effectif du corps diplomatique de 4150 personnes, devant l’Inde (3414 personnes) . L’Organisation des Nations unies (ONU), dont le Brésil est un membre fondateur, est le cadre privilégié par les gouvernements successifs de L. I. Lula puis de D. Roussef, où ils font tous deux preuve d’un activisme important, notamment au sujet de l’élargissement du Conseil permanent de sécurité de l’ONU (l’organe décisionnel le plus important de l’institution, dont la composition date de la fin de la Deuxième guerre mondiale), ainsi qu’à un siège en son sein. Le Brésil n’hésite pas à participer aux opérations des casques bleus de l’ONU en 1999 au Timor oriental, puis à Haïti après le tremblement de terre de janvier 2010. Dans le cadre de sa diplomatie, le Brésil (soutenu par la Turquie, autre « pays émergent » ambitieux) se pose aussi en médiateur en proposant un plan de sortie de la crise du nucléaire iranien ; subtil dosage de réalisme, pour contourner les sanctions, et d’injonctions, pour permettre des échanges d’uranium enrichi à des fins civiles. La médiation du Brésil suite au coup d’Etat à São Tomé-Et-Principe en 2003 « et son rôle joué depuis 2007 auprès de la Commission pour la consolidation de la paix de l’ONU pour résorber la crise politique qui frappe la Guinée-Bissau » sont salués et participent au rayonnement diplomatique du pays.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Le poids démographique des citoyens brésiliens d’origine étrangère n’est pas négligeable, et est à prendre en compte dans l’analyse de la diplomatie brésilienne. En effet, 25 millions de brésiliens sont d’origine italienne (soit 15 % de la population), 5 à 18 millions d’origine allemande, 6 millions d’origine libanaise, ou encore 1,6 millions d’origine japonaise. </span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Longtemps créancier du Fonds monétaire international (FMI), le Brésil a aujourd’hui remboursé sa dette et, revanche diplomatique et symbolique oblige, lui prête même aujourd’hui des capitaux. De plus, le pays participe activement au calendrier de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), parvenant même à imposer la candidature du brésilien Roberto Azevêdo à sa tête. Autre revanche diplomatique et symbolique de taille, le Brésil a proposé en 2011 de participer au sauvetage financier d’un membre de la zone euro : la Grèce .</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Le Brésil mise sur son « hard power », c'est-à-dire sur sa capacité à compter au niveau international du point de vue militaire. Cette stratégie est particulièrement visible dans le cadre du plan « Amazonie bleue », le long des 4 500 000 km² d’étendue océanique revendiquée par le pays : achat de quatre sous-marins (6,7 milliards d’euros) qui s’ajouteront aux cinq déjà en service, achat de 18 frégates (500 millions d’euros l’unité), 62 patrouilleurs côtiers, 288 aéronefs, construction d’un complexe regroupant une base et un chantier naval, acquisition du savoir-faire nécessaire à la construction d’un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA, rejoignant potentiellement le club très fermé des 6 Etats qui en possèdent), ainsi qu’une hausse de 36 % des effectifs de la Marine brésilienne, principalement sur le littoral du Nordeste . Ces ambitions sont explicables en prenant en compte une volonté de sécuriser les énormes gisements d’hydrocarbures présents au large du Brésil qui lui assurent depuis peu son indépendance énergétique, ainsi que le commerce maritime, qui représente 95 % du commerce du pays.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Le Brésil mise en outre sur son « soft power », ou sa capacité d’influence internationale par la langue, la religion, la culture, ou tout autre moyen non coercitif. L’exemple le plus évident de cette stratégie est l’obtention de l’organisation de la Coupe du monde de football en 2014, puis des Jeux olympiques en 2016, qui donnera un rayonnement mondial au pays… pendant quelques semaines. L’organisation d’ « os eventos » a des conséquences sur la prostitution, un autre élément souvent ignoré du rayonnement du Brésil, où l’on voit les prostituées des villes concernées prendre massivement des cours d’anglais, « pour mieux satisfaire les touristes étrangers » . La diffusion progressive des programmes de « telenovelas » (série brésilienne dont l’histoire se déroule au Brésil et est globalement fidèle aux évolutions de la société) à l’étranger contribue aussi en partie à l’idée du Brésil que se font leurs amateurs internationaux . La « défense de la biodiversité » est un thème très porteur de la stratégie de rayonnement du pays. Le Brésil apparaît en effet parmi les premiers pays au classement par superficie des espaces protégés terrestres et marins en 2010, avec entre 26 et 39 % de son territoire concerné , et l’image de l’Amazonie comme « poumon vert de la planète » est toujours très répandue. Cette image, entretenue par les gouvernements brésiliens successifs (via des programmes de plantation massive d’eucalyptus pourtant stériles et coupés après coup pour le bois de chauffe), ne prend guère en compte la déforestation massive le long du front pionnier, ainsi que la « diagonale de l’homicide » qu’elle sous-tend par sa violence vis-à-vis des populations indigènes. Cette violence est symbolisée par le barrage de Belo Monte sur le Rio Xinger, qui a nécessité la destruction d’un écosystème unique et obligé le déplacement forcé de 25 000 indigènes. On peut enfin noter un rapprochement du Brésil avec la communauté lusophone africaine (Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mozambique, Sao Tomé-et-Principe), favorisé par la montée en puissance des réseaux pentecôtistes brésiliens et sud-américains. L’image la plus frappante de l’implication du gouvernement brésilien dans cette stratégie est celle de l’ancien président, L. I. Lula da Silva, « et le fondateur de l’Eglise universelle du royaume de Dieu, Edir Macedo, [présent] à la cérémonie d’inauguration de la chaîne d’informations Record News, en septembre 2007 à Rio de Janeiro » .</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><b>Une opposition à l'influence des Etats-Unis</b></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Ce déploiement diplomatique global du Brésil s’accompagne d’une opposition réelle vis-à-vis de l’influence (ou « impérialisme ») des Etats-Unis et du nord en général.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">« Le rêve d’un autre monde est possible », Luiz Inácio Lula da Silva, ex-président du Brésil.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Avec un certain nombre de victoires électorales importantes en Amérique du sud dans les années 2000 (H. Chavez au Venezuela, L. I. Lula puis D. Roussef au Brésil, R. Correra en Equateur, E. Morales en Bolivie, M. Bachelet au Chili, J. Mujica en Uruguay, F. Lugo au Paraguay ou, dans une moindre mesure, les Kirchner en Argentine), les « gauches » sud-américaines dominent politiquement le continent. Ces mouvements politiques, généralement très critiques vis-à-vis de l’ingérence états-unienne en Amérique du sud, a entraîné un profond changement dans la diplomatie du continent. Au Mercosur, s’est superposé l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Cette institution supranationale regroupe les deux unions douanières de l’Amérique du sud (Mercosur et Communauté andine), formant pour la première fois de son histoire un véritable bloc sud-américain indépendant (à l’exception de la Guyane française), pouvant rivaliser avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Outre son aspect économique évident, l’UNASUR a aussi pour objectif une coopération accrue en matière de défense, ce qui donne une influence particulière au Brésil, membre fondateur et membre du conseil de sécurité de la région. « Sans faire la rupture, le Brésil a su tenir à distance les États-Unis, faire échouer aussi bien la Zlea en 2005 que l’installation du dollar comme monnaie commune du Mercosur, animer le Forum social de Porto Alegre en 2002. « C’est la réalisation la plus extraordinaire de la société civile. Le Brésil en sera le porte-parole. Nous ferons du XXIe siècle le siècle du Brésil. » (L. I. Lula) » . Le Brésil est en effet un pilier de cette opposition aux Etats-Unis et au « nord », en témoignent son refus des subventions agricoles des États-Unis comme de l’Union européenne, la promotion des revendications contre le monopole des pays industrialisés du nord, son investissement dans des brevets pharmaceutiques vitaux pour les pays en voie de développement (PED), sa critique du fonctionnement interne du FMI (la Belgique ayant le même nombre de voix que le Brésil et ses 200 millions d’habitants) ou encore sa positions très critiques vis-à-vis des responsabilités américaines dans la crise des « subprimes ».</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Ce volontarisme auprès des PED induit un autre aspect de la politique extérieure du Brésil : la promotion d’une autre mondialisation : « Le Brésil, qui se pense comme périphérie d’un système international inégalitaire et de nature hégémonique, a d’ailleurs relancé la coopération Sud-Sud » . Le Brésil anime par exemple un G3 avec l’Afrique du Sud et l’Inde qui parvient à aller au-delà d’un simple discours fédérateur (échanges commerciaux, positions sur le nucléaire civil, partenariats technologiques, etc.) ». Le déploiement diplomatique du pays vers l’Afrique (L. I. Lula aimait à rappeler que le Brésil est « le deuxième pays noir » au monde, derrière le Nigéria), et plus particulièrement vers les pays lusophones, témoigne de ce centrage vers les PED.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">L’énorme déploiement armé du Brésil dans l’Atlantique sud dans le cadre du plan « Amazonie bleue » peut aussi se comprendre par la réactivation de la IVe flotte de l’US Navy en juillet 2008 dans cette même région (alors que celle-ci avait été dissoute en 1948), justifié par la « lutte contre les trafics illicites et l’aide humanitaire » . La méfiance des pays sud-américains face aux possibles tentatives d’ingérence des Etats-Unis (qui plus est dans une région riche en hydrocarbures) est particulièrement palpable.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Cette opposition réelle à la politique étrangère des Etats-Unis, et des « pays occidentaux » du nord, prend d’autres formes, comme la reconnaissance de la Palestine (non reconnue par Israël, dont les Etats-Unis sont un allié inconditionnel), visites du chef de l’Etat iranien (pays aux relations particulièrement tendues avec les Etats-Unis depuis la Révolution islamique de 1979), ou encore défense des gouvernements cubain et vénézuélien face aux critiques et tentatives d’ingérence des Etats-Unis . L’une des clés de compréhension de cette stratégie du Brésil, est sa relative indépendance commerciale vis-à-vis des Etats-Unis. En effet, les échanges du Brésil avec l’extérieur se font majoritairement avec les pays d’Amérique du sud (26 %), puis avec ceux de l’Union Européenne (23 %), les pays asiatiques (19 %) et enfin avec l’Amérique du nord (14 %). Une mesure économique de représailles des Etats-Unis contre le Brésil, tel qu’un blocus ou un embargo unilatéral, n’aurait donc qu’un impact limité.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Au sein du continent Américain, le Brésil cherche à cacher ses ambitions régionales sous ses velléités de puissance mondiale. En multipliant les projets bilatéraux, le Brésil court-circuite progressivement le Mercosur, symbole de la paix avec le rival historique argentin. Les grandes multinationales brésiliennes sont sujet à de vives tensions internationales depuis que la Bolivie a décidé de nationaliser son secteur gazier (où la société Petrobras avait beaucoup investit) et que l’Equateur accuse la société Oderbrecht de corruption ; ce qui souligne que la domination économique du Brésil sur le continent sud-américain n’est pas aussi bien acceptée que ce que Brasilia affiche. Enfin le Brésil privilégie fortement le développement de l’Unasur au détriment de la Communauté d'Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), car cette dernière introduit la Mexique comme concurrent à la domination régionale de l’Amérique du sud, ce qui est contraire à ses intérêts à long terme .</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">Ainsi nous avons vu dans un premier temps que l’« intrépide colosse » est passé de l’essor économique à la fin de son émergence ; puis que cette nouvelle donne économique a donné lieu à un activisme diplomatique accru notamment sous l’ère L. I. Lula, et à une opposition réelle vis-à-vis de l’influence (ou « impérialisme ») des Etats-Unis et du nord en général. Le Brésil, fidèle à son stéréotype d’optimisme, entend peser de plus en plus au niveau mondial, principalement par le biais de l’ONU, où il est un « élève modèle ». Ce statut ne l’empêche pas de remettre en cause les méthodes du nord et de proposer une mondialisation se revendiquant plus juste. Dans un contexte d’effondrement de la politique étrangère états-unienne, D. Roussef tranche avec le style temporisateur de son prédécesseur. Il est d’ailleurs intéressant de lier cette absence de complexe dans l’opposition aux Etats-Unis au passé de « terroriste » de l’actuelle présidente aux yeux de ces derniers (un terrorisme dirigé contre la junte militaire soutenue par les Etats-Unis). Si des difficultés économiques et politiques assaillent le pays depuis peu , le Brésil entend continuer sa stratégie et assurer un leadership mondial et régional qui serve ses intérêts, sans pour autant être perçu comme une menace impérialiste par ses voisins.</span></div>
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<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><b>Jérémie Fabre</b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><b><br /></b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: justify;">
<i><u><span style="font-family: inherit; font-size: small;">Sources utilisées :</span></u></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Hervé Théry et Neli Aparecida de Mello, <i>Atlas du Brésil</i>, La Documentation française, 2004.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Jim O'Neill, Building Better Global Economic BRICs. Goldman Sachs, 30th November 2001. Global Economics. Paper No: 66.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Renaud Lambert, « Le Brésil, ce géant entravé », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2009.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Geisa Maria Rocha, « Neo-dependency in Brazil », <i>New Left Review</i>, n° 16, Londres, juillet-août 2002.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• <i>Folha de São Paulo</i>, 27 janvier 2008.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Philippe Rekacewicz, « Croissance et décroissance, Une planète trop peuplée ? », <i>Le Monde diplomatique</i>, juin 2011.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Instituto Brasileiro de Geografia e Estatistica, In 2012, GDP grows 0.9% and reaches R$ 4.403 trillion, Social Communication, March 01, 2013.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• « Le colosse brésilien s’impose en douceur », <i>Le Monde</i>, Bilan géostratégie, édition 2013.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Colomban Lebas, « Considérations sur le « seuil » nucléaire », <i>Diplomatie</i>, Les grands dossiers : Géopolitique du nucléaire, octobre-novembre 2013.</span><br />
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Gerardo Honty, « L’accord nucléaire Argentine-Brésil : énergie ou géopolitique ? », mondialisation.ca, septembre 2008.</span><br />
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Daniel Vernet, « La diplomatie ne connaît pas le « changement » », <i>Alternatives internationales</i>, Hors-série n°12, 2013, l’état de la mondialisation, janvier 2013.</span></div>
<div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Elodie Brun, « Le Brésil ratisse sa toile en Afrique », op. cit.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Anne Denis, « Le Brésil, bouée de sauvetage de l'Europe », Slate.fr, septembre 2011.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Guillaume Chopin, « Les ambitions de la Marine brésilienne », <i>Revue défense nationale</i>, mars 2011.</span></div>
</div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Claire Maupas, « Mondial 2014 : cours d'anglais gratis pour les prostituées », <i>Courrier International</i>, janvier 2013.</span></div>
</div>
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<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Lamia Oualalou, « Les « telenovelas », miroir de la société brésilienne », <i>Le Monde diplomatique</i>, juillet 2013.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• IUCN et UNEP-WCMC, The World Database on Protected Areas, janvier 2011.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Jesus Garcia-Ruiz et Patrick Michel, « Le néo-pentecôtisme comme vecteur de la mondialisation : le cas de l’Amérique latine », <i>Diplomatie</i>, Hors-série n°16 – Géopolitique des religions, août septembre 2013.</span></div>
</div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Alain Nonjon, « Brésil : nouvel acteur global », Espace prépas, n°136, mars-avril 2011.</span></div>
<div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Clifford Sobel, « El senado Brasileño rechaza la reactivacion de la IV Flota Naval de EEUU », <i>El Pais</i>, août 2009.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Eric Dubesset, « Réformes à Cuba : la persistance dans le changement », <i>Diplomatie</i> n°64, septembre-octobre 2013.</span></div>
</div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Pedro Seabra, « Le Brésil veut grandir, mais discrètement », <i>Alternatives internationales</i> n°58, mars 2013.</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit; font-size: small;">• Hervé Théry, « Les manifestations de juin 2013 au Brésil », <i>Diplomatie</i>, n° 65 (novembre - décembre 2013).</span></div>
</div>
</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-815662050340234192014-04-08T09:58:00.000-07:002014-06-11T03:19:11.147-07:00L'Iran, l'atlantisme, et « les miettes »<div style="text-align: justify;">
En octobre 2013, <i><a href="http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/04/20002-20131004ARTFIG00001-en-iran-l-offensive-discrete-des-entreprises-americaines.php" target="_blank"><span style="color: blue;">Le Figaro</span></a></i> s'émut que les entreprises françaises soient les grandes perdantes de la course au marché iranien face aux entreprises américaines. Une information confirmée depuis par <i><a href="https://app.box.com/s/788ti0b5eqoe37cm84o6" target="_blank"><span style="color: blue;">Le Canard enchaîné</span></a>.</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En effet, en prévision de l'assouplissement des sanctions économiques internationales sur le nucléaire iranien, l'Iran apparaît comme un marché émergent de 80 millions d'individus. Un marché que les groupes automobiles français PSA et Renault dominaient... jusqu'en 2011 et le début de l'embargo. Son assouplissement, couplé à l'Executive Order Act 13645 signé le 3 juin par le président Barack Obama (qui vise indirectement les entreprises françaises) ouvre un boulevard aux entreprises américaines telles que General Motors.</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
«Nous avons pourtant joué le jeu des sanctions américaines contre l'Iran ces dernières années», [se plaint] un diplomate au Quai d'Orsay. Paris est même allé parfois au-delà des exigences de Washington, comme le souligna un télégramme diplomatique de l'ambassade des États-Unis à Paris révélé par WikiLeaks et intitulé «La France à la pointe du glaive» contre l'Iran.</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
(Je passe sur la légère contradiction du quotidien de Dassault dans son utilisation d'informations volées de WikiLeaks <a href="http://www.acrimed.org/article4147.html" target="_blank"><span style="color: blue;">après s'être insurgé</span></a> de la publication d'informations volées sur les turpitudes de son propriétaire).</div>
<div style="text-align: justify;">
<a name='more'></a><br />
Ces conséquences prévisibles, s'inscrivent dans « une mue diplomatique entamée sous la présidence de François Mitterrand », subordonnant la France à l'agenda de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Union européenne (UE), <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ROBERT/50333" target="_blank"><span style="color: blue;">explique Anne-Cécile Robert</span></a> dans l'édition d'avril du <i>Monde diplomatique</i>. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sous la présidence de François Hollande, la diplomatie française se fait plus atlantiste et belliqueuse... que la diplomatie américaine ! </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En effet, en plus des interventions militaires au Mali et en RDC, c'est la France qui a le plus ardemment soutenu les frappes « punitives » contre Damas (avec pour conséquence une <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/ZAJEC/49682" target="_blank"><span style="color: blue;">cinglante débâcle diplomatique</span></a>), c'est la France qui a tenté par tous les moyens de <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/HALIMI/49903" style="color: blue;" target="_blank">saboter l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien</a>, et qui est en première ligne dans <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ZAJEC/50293" target="_blank"><span style="color: blue;">l'obsession antirusse</span></a> au cœur de la crise ukrainienne. La diplomatie française semble <a href="https://app.box.com/s/3kn33q0badlzeo9ucaae" target="_blank"><span style="color: blue;">naviguer à vue</span></a>, dans l'improvisation la plus totale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Comment s'étonner que les Etats-Unis tondent littéralement un tel allié, agissant comme un aveugle particulièrement naïf ?</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="text-align: start;">«Les Français devraient se rendre compte qu'en cas d'accord entre nous et les Américains, leurs entreprises ne récolteront que des miettes», sourit un diplomate iranien.</span></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Des miettes particulièrement chères payées.<span style="text-align: justify;"> </span></div>
<span style="text-align: justify;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: right;">
<div style="text-align: right;">
<b>Jérémie Fabre</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><u>Sources utilisées :</u></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
• Georges Malbrunot, « <a href="http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/04/20002-20131004ARTFIG00001-en-iran-l-offensive-discrete-des-entreprises-americaines.php" target="_blank"><span style="color: blue;">En Iran, l'offensive discrète des entreprises américaines</span></a> », <i>Le Figaro</i>, 4 octobre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Alain Guédé, « <a href="https://app.box.com/s/788ti0b5eqoe37cm84o6" target="_blank"><span style="color: blue;">Obama chasse le lion Peugeot chez les mollahs</span></a> », <i>Le Canard enchaîné</i>, 30 octobre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Julie Morel, «<span style="color: blue;"> <a href="http://www.acrimed.org/article4147.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Exercice : Que trouve-t-on dans le panier d’achat de Serge Dassault ?</span></a></span> », Acrimed, 26 septembre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Anne-Cécile Robert, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ROBERT/50333" target="_blank"><span style="color: blue;">Plus atlantiste que moi...</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Olivier Zajec, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/ZAJEC/49682" target="_blank"><span style="color: blue;">Cinglante débâcle de la diplomatie française</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, octobre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Serge Halimi, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/HALIMI/49903" target="_blank"><span style="color: blue;">Iran, le dégel</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, décembre 2013.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Olivier Zajec, «<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/ZAJEC/50293" target="_blank"><span id="goog_1869532307"></span> <span style="color: blue;">L’obsession antirusse</span><span id="goog_1869532308"></span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, avril 2014.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
• Claude Angeli, « <a href="https://app.box.com/s/3kn33q0badlzeo9ucaae" target="_blank"><span style="color: blue;">L'Ukraine et les deux autres raisons de ménager Poutine</span></a> », <i>Le Canard enchaîné</i>, 26 février 2014.</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-44490412019557805532014-03-31T12:57:00.000-07:002014-04-21T06:34:17.597-07:00Valls creuse sa tombe à Matignon, sous les applaudissements<div style="text-align: justify;">
La nouvelle vient de tomber : Manuel Valls, ministre de l'Intérieur socialiste, est nommé Premier ministre par François Hollande. Quels enseignements peut-on en tirer, à chaud ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le moins que l'on puisse dire, c'est cette promotion du camarade Valls était attendu par l'immense majorité de la presse française, comme le montre <a href="http://www.acrimed.org/article4197.html" target="_blank"><span style="color: blue;">cette analyse détaillée</span></a> de Thibault Roques pour Acrimed. Entre interprétation à sens unique de sondages à double tranchant et surexposition médiatique (aussi bien quantitativement que qualitativement), rien d'étonnant à voir apparaître le phénomène bien connu de la prédiction auto-réalisatrice.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Plus dure sera la chute</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il est de notoriété publique (du moins pour les lecteurs réguliers du <i>Canard enchaîné</i>) que la relation entre François Hollande et Manuel Valls est tendue. Le président de la République reproche en effet à ce dernier son individualisme et son omniprésence médiatique, qui perturbent fortement sa stratégie de communication (qui n'a pourtant pas besoin de cela...) A cela s'ajoute ses manœuvres pour déstabiliser Jean-Marc Ayrault, Premier ministre et ami personnel de longue date du président.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Avec la dégelée municipale du 23 et du 30 mars pour le Parti socialiste (PS), et <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991" target="_blank"><span style="color: blue;">une contestation qui atteint des niveaux impressionnants</span></a>, François Hollande était obligé de remanier et de changer de Premier ministre. En passant, cette haute main présidentielle sur le destin des Premier ministres successifs, <a href="http://www.marianne.net/Elysee-Matignon-le-coup-d-etat-permanent_a237813.html" target="_blank"><span style="color: blue;">si elle est totalement inconstitutionnelle</span></a>, est historiquement la norme.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Après avoir manifestement proposé le poste <a href="http://bretagne.france3.fr/2014/03/31/le-drian-aurait-refuse-matignon-450011.html" target="_blank"><span style="color: blue;">à un autre ami de longue date</span></a>, François Hollande s'est donc résigné à nommer Manuel Valls.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a name='more'></a>Mon pronostic ? François Hollande a décidé de se débarrasser d'un ministre aussi encombrant que potentiellement dangereux en vue des échéances présidentielles de 2017 (le précédent Nicolas Sarkozy saute en effet aux yeux). En le nommant au poste de Premier ministre, le président entend faire endosser à Manuel Valls la responsabilité de l'échec annoncé des élections européennes de mai 2014. Si le PS se retrouve distancé par l'UMP et le FN (si ce n'est pire, il est permis de rêver), François Hollande aura alors l'occasion de se débarrasser définitivement d'un Manuel Valls discrédité. Sa popularité étant une pure construction médiatique (qui saurait citer ne serait-ce qu'une loi d'importance menée par Manuel Valls ?), un tel échec signerait dès lors son arrêt de mort politique.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Tout changer pour que rien ne change</b></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nommer Manuel Valls Premier ministre ne remet nullement en cause l'orientation "sociale-démocrate" que François Hollande entend donner à son quinquennat, et la priorité donnée au déjà culte "pacte de responsabilité".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On peut opposer à ce pronostic qu'il est possible que Manuel Valls limite la casse aux élections européennes, voir qu'il est possible qu'il fasse retrouver à la France le chemin de la prospérité. Ce à quoi j'opposerai qu'un tel résultat est plus qu'improbable.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En effet, comme le montre bien l'économiste Frédéric Lordon <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-02-26-Les-entreprises-ne-creent-pas-l-emploi" target="_blank"><span style="color: blue;">sur son blog</span></a>, le "pacte de responsabilité" postule qu'il faut aider les entreprises pour qu'elles "créent de l'emploi". Or les entreprises ne créent pas les emplois, mais convertissent une conjoncture économique favorable en emplois. A quoi bon, dans une conjoncture économique mondiale déprimée, offrir aux entreprises un allègement de cotisations sociales de trente milliards d’euros si leurs carnets de commandes ne se remplissent pas ? L'échec est inévitable, à moins d'un improbable rebond de l'économie européenne et mondiale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Or la conjoncture économique, elle, se laisse piloter, dans une certaine mesure. Du moins tant que le gouvernement élu a la volonté d'agir, ce qui n'est plus le cas depuis le "tournant de la rigueur" de 1983, et l'abandon de toute politique volontariste de gauche, au nom d'une Union européenne (UE) ordolibérale et d'une capitulation devant les dogmes allemands. <a href="http://www.marianne.net/Pourquoi-il-faut-sortir-de-l-euro_a237568.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Une analyse</span></a> encore une fois brillamment portée par Frédéric Lordon.<br />
<br />
Heureusement que nos chers médias, dans leur miraculeuse diversité et leur sérieux indiscutable, se déchaînent contre ce pacte, aussi odieux qu'inefficace. Ainsi, <a href="http://www.acrimed.org/article4303.html" target="_blank"><span style="color: blue;">comme le rapporte Frédéric Lemaire pour Acrimed</span></a>, si <i>Le Figaro</i> prescrit de ne rien changer à l'orientation dudit pacte, l'aile gauche des médias français, représentée par <i>Le Monde</i>, <i>Le Nouvel Observateur</i>, et <i>Libération</i>, préconise... de ne rien changer non plus !<br />
<br />
Comment le remarque si bien Frédéric Lemaire, <i>« un tel pluralisme éditorial, qui parcourt toutes les nuances du beige au blanc, est éblouissant. Au point de se demander si la fusion de tous les titres de la presse écrite ne serait pas le remède ultime à la crise qu’elle traverse ? »</i></div>
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<b>Jérémie Fabre</b></div>
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<i><u>Sources utilisées :</u></i><br />
<i><br /></i>
• Thibault Roques, « <a href="http://www.acrimed.org/article4197.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Valls médiatique</span></a> », Acrimed<span id="goog_475744776"></span><span id="goog_475744777"></span><a href="https://www.blogger.com/"></a>, 18 novembre 2013.<br />
<br />
• « La Mare aux canards », <i>Le Canard enchaîné.</i><br />
<i><br /></i>• Serge Halimi, « <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991" target="_blank"><span style="color: blue;">Le temps des jacqueries</span></a> », <i>Le Monde diplomatique</i>, janvier 2014.<br />
<br />
• Périco Légasse, « <a href="http://www.marianne.net/Elysee-Matignon-le-coup-d-etat-permanent_a237813.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Elysée-Matignon: le coup d'Etat permanent</span> </a>», <i>Marianne</i>, 30 mars 2014.<br />
<br />
• Sylvaine Salliou, « <a href="http://bretagne.france3.fr/2014/03/31/le-drian-aurait-refuse-matignon-450011.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Remaniement: Le Drian aurait refusé Matignon</span></a> », France 3, 31 mars 2014.<br />
<br />
• Frédéric Lordon, « <a href="http://blog.mondediplo.net/2014-02-26-Les-entreprises-ne-creent-pas-l-emploi" target="_blank"><span style="color: blue;">Les entreprises ne créent pas l’emploi</span></a> », La pompe à phynance, Les blogs du <i>diplo</i>, 26 février 2014.<br />
<br />
• Frédéric Lordon, « <a href="http://www.marianne.net/Pourquoi-il-faut-sortir-de-l-euro_a237568.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Pourquoi il faut sortir de l'euro</span></a> », propos recueillis par Hervé Nathan, <i>Marianne</i>, 29 mars 2014.<br />
<br />
• Frédéric Lemaire, « <a href="http://www.acrimed.org/article4303.html" target="_blank"><span style="color: blue;">Éditocratie post-électorale : plusieurs têtes pour une seule voix</span></a> », Acrimed, 1er avril 2014.</div>
Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2762944757910450805.post-30670657032966994902014-03-26T12:53:00.002-07:002014-04-21T06:34:08.919-07:00Acte de naissance<div style="text-align: left;">
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Ceci est le premier d'une longue série d'articles dédiés à la politique, aux médias, et à la géopolitique.</div>
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Je me présente. Je suis Jérémie Fabre, étudiant en 3e année de géographie à l'Université de Paris Ouest - Nanterre - La Défense, et j'espère bientôt en master de géopolitique à l'Université de Paris VIII - Vincennes - Saint-Denis. Passionné de géopolitique et relations internationales depuis des années, je lis une quantité importante de presse spécialisée, en essayant de diversifier mes sources (papier et internet). Je reviendrai plus tard sur ces sources.</div>
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Je suis aussi fortement politisé, et souhaite lier ma vision critique de la politique à ma passion pour la géopolitique et les médias. <i>Le Monde diplomatique</i> est pour moi l'apogée du journalisme, engagé, sérieux, et sans concession. Il constitue la base de mon engagement politique, et une source d'information précieuse.</div>
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Sans doute est-ce le cas de tout le monde, mais je perçois mon orientation politique comme réellement originale. Je me situerai grosso modo dans ce qu'il est commun d'appeler la "gauche de gauche", ou encore "gauche radicale". Je reviendrai plus tard sur l'originalité de mon point de vue politique, en particulier en ce qui concerne "l'extrême droite", les "partis de gouvernement".</div>
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Quant au populisme, terme si galvaudé et utilisé à tort que j'en fait ici mon cheval de bataille, j'y reviendrai bien évidemment. Mais en guise d'introduction, quoi de mieux que citer Serge Halimi : <i>« Si vouloir s’adresser à la majorité du peuple devient gage de populisme et donc marque d’infamie , mieux vaut sans doute revenir au suffrage censitaire. »</i></div>
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Les habitués du <i>diplo</i> ne seront probablement que peu dépaysés ici. Quoi qu'il en soit, le titre de ce blog, ainsi que sa maxime sont suffisamment clairs sur l'engagement politique et idéologique que j'entend mener. Un engagement réellement démocratique et critique, en essayant d'éviter les écueils de l'ethnocentrisme et de la propagande médiatique. </div>
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La question des médias est devenu une seconde passion ces dernière années. Le déclic s'est opéré après avoir vu pour la première fois le film <i>Les Nouveaux chiens de garde</i> de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. De fil en aiguille, j'en suis arrivé au <i>Monde diplomatique</i> et à l'association de critique des médias Acrimed, chez qui je suis auteur d'articles et membre actif.</div>
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Ce blog a pour objectif de lier (plus ou moins subtilement, j'en ai peur...) ces trois sujets centraux que sont la politique la géopolitique et les médias. Il est évidemment destiné dans un premier temps à un public néophyte, ou en tout cas indulgent. Mes sources se baseront sur de la presse plus ou moins grand public, mais toujours accessible à n'importe qui. Il s'agit donc d'un travail de synthèse.</div>
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Cependant, si je peux contribuer à faire connaître un certain nombre de médias injustement méconnus ou sous-exploités, je m'estimerai déjà heureux.</div>
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En espérant que vous apprécierez mon travail.</div>
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Amicalement, </div>
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<b>Jérémie Fabre</b></div>
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Jérémie Fabrehttp://www.blogger.com/profile/13776882553679669368noreply@blogger.com2